La Banque africaine de développement, dans un récent communiqué, se dit prête à aider les pays africains à mettre en Suvre l infrastructure physique et immatérielle nécessaire à l établissement de la Zone de libre-échange continentale à l horizon 2017.

 

 

S adressant au comité d orientation des chefs d Etat et de gouvernement du NEPAD, qui s est réuni pendant le Sommet de l Union africaine tenu du 9 au 16 juillet 2012 à Addis-Abeba, le président de l institution, Donald Kaberuka a fait écho à l appel des pays africains « pour renforcer l infrastructure et les programmes de renforcement des capacités nécessaires au développement du commerce » ainsi que les « cadres politique et réglementaire propices à même de contribuer, d une manière spécifique, au développement du commerce intra-africain ».

M. Kaberuka a estimé que le commerce intra-africain et les exportations africaines vers le reste du monde pourraient croitre très rapidement si les efforts actuels étaient déployés à plus grande échelle pour améliorer l infrastructure physique du continent, qui continue de saper la compétitivité et le développement du commerce.

Les efforts pour améliorer les infrastructures physiques devraient également porter sur les contraintes liées aux infrastructures immatérielles telles que les obstacles réglementaires, les règlements restrictifs sur le mouvement des biens et des personnes, les services logistiques pauvres et désuets ou encore les difficultés à accéder au financement du commerce, a-t-il dit. « Les contraintes liées à l'infrastructure immatérielle peuvent être aussi répandues que les droits de douane à la frontière, et peuvent facilement réduire à néant les gains de compétitivité et d'efficacité tirés des investissements dans l'infrastructure physique », a-t-il averti.

Reconnaissant que le financement est le moteur du commerce, M. Kaberuka a déploré que suite à la crise financière, les entreprises d'au moins un tiers des pays africains sont en train de payer une prime d'environ 10% sur les prêts commerciaux, sans compter que l on exige souvent d elles des garanties en espèces. « Ces développements risquent de compromettre le commerce au moment où les exportations africaines alimentent la croissance du continent », a-t-il regretté.

Il a rappelé que la BAD avait répondu à la crise du financement du commerce par l'établissement d une Initiative temporaire de financement du commerce (IFC) d'un 1 milliard de dollars USD en 2009. L IFC a constitué une bouée de sauvetage pour des centaines d'entreprises dans toute l'Afrique, sauvant des milliers d'emplois et générant des millions de dollars en revenus pour les entreprises et leurs gouvernements. « La banque a franchi une étape supplémentaire et met aujourd hui en place un son propre Programme de financement du commerce à part entière, et collabore avec d'autres partenaires sur les moyens de contrer les turbulences des marchés financiers et d en minimiser les impacts sur les capacités de négociation commerciales de l'Afrique », a indiqué M. Kaberuka.

Il a appelé à mettre en place des moyens novateurs pour financer les besoins croissants en infrastructures de l'Afrique. Se fondant sur les faibles rendements  de l'ordre de 1,4%  des instruments comme les bons du Trésor américain, M. Kaberuka a agagé que les investisseurs et les fonds souverains n hésiteraient pas à rechercher des investissements plus attrayants tels que les infrastructures en Afrique, à condition que la sécurité et les bons rendements soient au rendez-vous. Il a estimé que les fonds souverains devraient gérer quelque 10 000 milliards USD d'ici 2015, ce qui en ferait une source importante d'investissement pour financer une partie de l'infrastructure en Afrique.

Pour aller plus loin : Lire l'intégralité du communiqué de la BAD à ce sujet >>

 

Analyste sur Nextafrique.com.

JP Ntchoum est Responsable des systèmes d'informations dans le secteur pharmaceutique. Deux passions : les systèmes d'informations et les mécanismes de développement.