Il y a quelques semaines, plusieurs chefs d’Etats africains défilaient aux côtés de François Hollande, devant une foule estimée à plusieurs millions d’individus et portant des banderoles estampillées « Je suis Charlie ». Rien de choquant, a priori, sinon qu’ils auraient dû, au préalable, parler à ceux qu’ils étaient censés représenter à cette marche, préciser qu’ils défilaient d’abord pour le respect de la liberté d’expression et qu’ils étaient prêts eux-mêmes à l’appliquer dans leurs pays respectifs. Au passage et toujours dans le respect de leurs mandants, ils auraient pu rappeler que cette liberté avait des limites, qu’elle excluait l’insulte et le mépris. Car, quelle que soit la religion, la foi est une chose sérieuse : il y a des gens qui ne restent en vie que parce qu’elle les soutient et d’autres qui sont prêts à mourir pour elle. « N’insultez pas les dieux des autres ! », enseigne l’Islam à ses fidèles (Coran VI, 108).