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Ce dernier juge nécessaires les investisseurs étrangers, mais il insiste pour que les gouvernements fassent voter par leurs parlements des lois qui "protègent des lois aussi bien la nation que les populations". Coordonnateur du Centre d'accompagnement de nouvelles alternatives de développement local (CANADEL) au Cameroun, André-Marie Afouba attire pour sa part l'attention sur la menace qui vient plutôt de l'intérieur.
"La terre est l'objet de nombreux conflits entre élites et paysans, entre acteurs économiques à l'intérieur d'un pays. Quelques individus s'accaparent de toutes les terres arables", a-t-il souligné. Or pour lui, "la terre est une question de développement durable, de développement équitable". Maire de la commune de Ngoulmakong dans le Sud camerounais, Anicet Akoa s'est insurgé contre le fait que "nos lois ne sont pas appliquées. Ceux qui votent ces lois sont les premiers à les violer".
Ingénieur agronome ayant démissionné de la fonction publique camerounaise parce que sous-utilisé, Roger Essama Etoa, lui, a jugé à Xinhua non justifiée l'opposition à l'égard des intentions d'investissements étrangères. D'autant que "moins de 10% des terres arables sont en production aujourd'hui. Donc, il y a un potentiel de plus de 90% qui demeure. C'est 14% de notre superficie [475.442 km2, ndlr] qui est constituée de terres arables".
"Pour le moment, a-t-il démontré, notre agriculture fonctionne sur un seul palier qui ne donne pas grand-chose : les petits exploitants agricoles, les 0,25 hectares et on ne peut pas résoudre les problèmes de sécurité alimentaire avec ce type d'agriculture. Il faut créer ou bien générer les autres paliers de l'agriculture, les exploitations moyennes et puis favoriser les industries d'agrobusiness".
Il préconise d'introduire "un nouveau type d'agriculteur au profit des gens qui peuvent faire de 20, à 50 hectares. Et il y a des Camerounais qui ont étudié, en science économique, en droit, qui n'ont pas d'emploi. Il suffit de les recycler, on ouvre un pan à une agriculture d'exploitation qui sera plus génératrice que l'agrobusiness. Mais, on ne peut pas vivre sans agrobusiness. Cependant, faut adopter une législation qui détermine le pourcentage d'exploitation pour ce type d'agriculture".
Comme mode d'acquisition, il milite pour la concession, estimant que celle-ci est "meilleure parce que les investissements agricoles sont lourds et demandent énormément de temps pour être rentabilisés. Donc, les cessions de 30, 40, 50 ans, à mon avis, ne seraient pas mauvaises".