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Vingt-trois dirigeants d entreprise, dont 11 femmes, venus de 10 pays d Afrique ont participé au Sommet présidentiel de l entreprise, les 26 et 27 avril. Cinq d entre eux ont fait part à America.gov de de leur réaction à ce sommet et de leurs vues sur l importance des entreprises privées dans l économie de leur pays.
Tous ont déclaré que l'éducation et l'acquisition de compétences étaient la clé de toute réussite.
Président de Megasoft, une entreprise de logiciel et de développement de l'Internet au Cameroun, Ibrahim Moukouop a fait l'éloge du sommet, estimant qu'il était judicieux de réunir des entrepreneurs d'Afrique et du reste du monde aux fins de discussions sur des problèmes communs et de réseautage susceptible de créer des partenariats et des débouchés commerciaux.
Si l'on veut promouvoir l'esprit d'entreprise en Afrique, a-t-il dit, il faut que quatre conditions soient satisfaites : premièrement, les autorités doivent « lutter contre la fraude » et favoriser l'instauration d'un climat d'affaires porteur. Deuxièmement, elles doivent privilégier l'enseignement à tous les niveaux étant donné que toute entreprise a besoin d'une main-d'Suvre qualifiée. Troisièmement, il est essentiel de moderniser l'infrastructure et notamment les réseaux de télécommunications, car « il n'y a pas assez d'infrastructure » pour soutenir actuellement les entreprises en Afrique. Enfin, l'accès au capital est indispensable, de même que les paiements en temps utile aux petites entreprises.
En particulier, a déclaré M. Moukouop, l'Afrique manque de capital-risque, ou d'investisseurs prêts à verser des fonds dans de nouvelles idées, lesquelles doivent être mieux protégées par des brevets et autres droits d'auteur. C'est un facteur important, puisque, lorsqu'on cherche des capitaux à l'appui d'un projet, « on a toujours peur que la banque ne vienne vous voler votre idée » ou votre projet d'entreprise.
Aussi importe-t-il, selon le chef de Megasoft, que les pouvoirs publics africains se rendent mieux compte de la nécessité de lutter énergiquement contre la corruption et du rôle crucial que jouent les créateurs d'entreprise, et les entreprises elles-mêmes, en faveur de la croissance et du développement économiques d'un pays.
Le sommet, a-t-il ajouté, a présenté des conférenciers de premier ordre. Il a regretté cependant qu'on n'ait peut-être pas eu assez de temps consacré à la discussion, au réseautage et aux échanges d'informations concernant en particulier l'accès au capital.
Que l'éducation soit la clé de la création d'entreprises florissantes et du développement à long terme d'un pays, M. Amadou Baro, entrepreneur social de la Mauritanie, en est lui aussi persuadé. Dans l'entreprise, tout se joue sur les compétences que l'on a acquises, a-t-il déclaré, ajoutant qu'il enseignait précisément ce type de compétences de base dans le cadre d'un programme lancé dans l'un des quartiers les plus défavorisés de Nouakchott, la capitale.
Alamine Osmane Mey, directeur général de l'Afriland Bank du Cameroun, s'est réjoui de l'occasion que lui avait donnée le sommet d'établir des contacts avec une vaste gamme de personnes d'affaires douées et expérimentées. Il a applaudi au projet de tenir un deuxième sommet du même type l'année prochaine en Turquie, disant que ce genre de manifestation pourrait permettre « des rapprochements avec le monde musulman et avec des entrepreneurs qui contribuent à bâtir et à améliorer le monde d'aujourd'hui ».
En effet, c'est bien l'entrepreneuriat qui « produit les avoirs, qui crée les emplois et qui font progresser notre continent, notre économie et notre monde », a affirmé M. Mey.
Pour s'attaquer à la pauvreté, il faut justement créer de la richesse, et cela ne peut se faire qu'avec le concours de créateurs d'entreprise ambitieux, engagés et compétents. « Nous devons célébrer ces gens-là, qui font un travail remarquable », a-t-il dit, de même que les créateurs de réseaux sociaux, qui rendent service à leur communauté.
M. Mey s'est dit convaincu que les entrepreneurs sont capables de susciter la croissance et le développement économiques qui finiront bien un jour par avoir raison de l'insécurité, de l'instabilité, de la guerre et de la terreur dans le monde.
Leila Mohamed Bouamatou, dont la famille gère une fondation d'aide aux malvoyants de son pays et conseille les jeunes en matière de formation et d'éducation, dirige le département du trésor à la Générale de Banque de Mauritanie. Elle s'est dite impressionnée par le niveau des participants au sommet et à la vue des jeunes de plus en nombreux motivés par l'esprit d'entreprise.
« Ce qui manque malheureusement à beaucoup de pays d'Afrique, c'est le manque d'éducation », a-t-elle souligné. Sans éducation, les gens n'ont pas les compétences nécessaires pour réussir.
Rehmah Kasule est P.d.g. de Century Marketing, entreprise ougandaise spécialisée dans la commercialisation et la publicité et qui offre des programmes de tutorat aux enfants en matière d'initiation à l'entreprise.
Selon Mme Kasule, comme une grande proportion de la population ougandaise a moins de 30 ans, l'acquisition de connaissances est une nécessité cruciale en vue de la croissance économique du pays. « Le seul moyen d'améliorer les perspectives d'avenir de notre société, c'est d'apprendre à nos enfants » les compétences qui leur assureront l'indépendance économique et un emploi. « Nous voulons que nos jeunes deviennent des créateurs d'emplois plutôt que des quémandeurs d'emploi. »
Cent trente-sept jeunes ont déjà profité de son programme et sont devenus des cadres ou des dirigeants d'entreprise, a-t-elle indiqué. Environ 20 % ont créé leur propre entreprise. « Naguère, un jeune terminait le programme en se disant qu'il allait maintenant chercher du travail. Aujourd'hui, ils semblent préférer chercher à devenir leur propre patron. »
Mme Kasule a été enchantée de la diversité qu'elle a observée à la conférence : « Il y a beaucoup de diversité parmi les gens, et s'ils décident vraiment de se concerter et de s'entraider par le partage de leurs ressources, on ne peut s'attendre qu'à du progrès », a-t-elle déclaré.
Le Sommet de l'entreprise s'est tenu sous les auspices du président Obama, ciblant entre autres les thèmes de la technologie et de l'innovation, de la création d'entreprises par les jeunes et les femmes, de la promotion d'une culture de l'entrepreneuriat, du soutien au commerce, de la facilitation des affaires et de l'entrepreneuriat social.
Environ 250 chefs d'entreprise du monde entier y ont pris part, de même qu'un grand nombre de leurs homologues américains, dirigeants de compagnies et hauts responsables du gouvernement des États-Unis.
Les participants étaient venus de nombreux pays dont l'Afghanistan, l'Albanie, l'Algérie, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Australie, l'Autriche, le Bahreïn, le Bangladesh, le Brésil, le Brunéi, le Cameroun, le Canada, la Chine, le Danemark, Djibouti, l'Égypte, les Émirats arabes unis, l'Espagne, les États-Unis, la Finlande, la France, la Gambie, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, Israël, la Jordanie, le Kazakhstan, le Kenya, le Kosovo, le Koweït, le Kirghizstan, le Liban, la Libye, Madagascar, la Malaisie, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, la Norvège, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Paraguay, les Philippines, les Pays-Bas, le Qatar, le Royaume-Uni, la Russie, la Somalie, la Suède, la Suisse, la Syrie, le Tadjikistan, les Territoires palestiniens, la Tunisie, la Turquie et le Yémen.