Pour faire face aux urgences qui les interpellent dans le renforcement des systèmes de passation des marchés, les Autorités de régulation des marchés publics (Armp) de l Uemoa sont depuis hier, en Assemblée générale constitutive du réseau des organes de régulation des marchés publics d Afrique.

 

 

L espace de l Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) sera bientôt doté d un réseau regroupant l ensemble des organes de régulation des marchés publics. Des représentants des Autorités de régulation des marchés publics de 14 pays d Afrique et du Maghreb sont, depuis hier, en Assemblée générale, à Dakar, pour la création dudit réseau.  

Youssouf Sakho, Directeur général de l Armp du Sénégal explique : «Creuset de réflexion et de concertation des acteurs en charge de la régulation du secteur des marchés publics, le réseau que nous avons l intention de mettre sur pied, se veut un instrument de conseil pour les gouvernements et les acteurs de la commande publique.» Le Directeur général de l Armp ajoute que «le lancement du réseau africain des organes de régulation des marchés publics répond à la nécessité pour nos Etats et pour tous les acteurs de la commande publique, de faire face aux urgences qui les interpellent dans le renforcement des systèmes de passation des marchés».

Entre autres urgences, Youssouf Sakho cite l adoption pour les organes de régulation d instruments de financement viables et pérennes, compatibles avec les exigences d indépendance et d impartialité de telles structures, le renforcement de leurs capacités institutionnelles et techniques, mais aussi l harmonisation des règlementations en matière de marchés publics.

El Hadj Abdou Sakho, commissaire chargé du département des politiques économiques et de la fiscalité intérieure à la Commission de l Uemoa estime que «la création de ce réseau africain des organes de régulation des marchés publics jouera à coup sûr un rôle primordial dans le processus de réforme des marchés publics enclenché depuis la Conférence d Abidjan tenue en décembre 1998».

Pour Mansour Diop, président du Conseil de régulation des marchés publics de l Armp, le réseau africain des Armp doit être un forum que les acteurs pourront mettre à profit pour construire les synergies nécessaires dans l optique d entretenir la viabilité et la crédibilité de leurs institutions respectives.

Les membres du bureau seront connus aujourd hui, à la fin des travaux.

ARMP : La revue des marchés désormais annuelle

Le programme de revue a posteriori des marchés publics de l Autorité de régulation des marchés publics (Armp) sera désormais, annuel, a annoncé hier, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, lors de la cérémonie d ouverture de l assemblée constitutive du réseau des organes de régulation des marchés publics d Afrique.

L Armp vient de boucler un programme de revue a posteriori des marchés publics passés au titre de la gestion 2008, par 72 autorités contractantes.

Sur le contrôle a priori, le Premier ministre rappelle que «la Direction centrale des marchés publics (Dcmp) a examiné 1 158 dossiers en 208, 1 794 en 2009 avec une durée moyenne de traitement des dossiers estimée à 3 jours». Et de noter une «réduction drastique du taux des marchés passés par entente directe qui est passé de 52% au 1er trimestre 2008 à 6% au dernier trimestre 2009».
Toujours sur les performances des organes de contrôle, Me Souleymane Ndéné Ndiaye indique que «le montant total annuellement dépensé à travers les marchés publics est passé de 700 milliards avant la réforme à 450 milliards en 2009.

Le contrôle a priori exercé par la Dcmp combiné à un dispositif de régulation rigoureux, a eu un impact significatif en termes d économies budgétaires estimées à 4 milliards en 2008 suite à des redressements de certaines attributions et mode de passation; 52 milliards en 2009, avec la baisse du niveau de souscription des crédits alloués, se traduisant par un engagement de 47,3% seulement des montants prévisionnels des marchés».

 

Analyste sur nextafrique.com.

Juriste en cabinet de conseil, Bernard travaille sur les questions de fiscalité internationale. Ses centres d'intérêts sont le droit, l'économie, et les sciences humaines.