Index de l'article
Inversement, ce n'est qu'à partir de 2007 que l'Afrique du Sud a finalisé sa Stratégie industrielle de Biocarburants, pourtant très attendue -- et par la suite la faiblesse des objectifs et des mesures incitatives ont découragé l'industrie. Si les dirigeants africains pouvaient adopter la même volonté politique que le Brésil au début des années 1980, imaginez un peu où serait le continent aujourd'hui.
Des possibilités illimitées
Pour que la bioénergie devienne une réalité pour l'Afrique, nous, les Africains, devons prendre en charge notre propre avenir.
Cela signifie revitaliser l'agriculture et le développement rural, en commençant par des politiques et des cadres destinés à encourager la collaboration locale entre les pays africains. Le déversement des surplus de produits alimentaires subventionnés sur les marchés locaux doit être stoppé de sorte que les agriculteurs ruraux puissent produire des aliments à des prix compétitifs.
Cela signifie également adopter une attitude entrepreneuriale -- sécurisation foncière et appropriation des programmes bioénergétiques en Afrique.
Tout aussi important est le développement de nos capacités en ressources humaines dans les domaines de l'agriculture durable et la recherche forestière par le biais de la formation et du ravivement de notre amour pour ces secteurs.
Nous devons démarcher les bailleurs de fonds et les banques de développement avec des business plans solides, et négocier l'accès à la technologie et l'adapter au contexte de l'Afrique. A titre d'exemple, une entreprise sud-africaine de biocarburants, la Stellenbosch Biomass Technologies, a acquis les droits pour adapter et commercialiser la technologie de l'éthanol cellulosique auprès de Mascoma Corporation, une société de biocarburants basée aux Etats-Unis.
Cela lui permettra d'adapter la technologie pour le contexte et les matériels végétaux de l'Afrique australe, et de produire du biocarburant à partir des parties non comestibles des plantes. Mais pour que ce type d'effort ait un impact réel, il devra être mis en Suvre à une échelle beaucoup plus grande.
Si nous pouvons atteindre cet objectif, les possibilités offertes à l'Afrique à l'ère des énergies renouvelables sont illimitées.
Emile Van Zyl est professeur de microbiologie et titulaire d'une chaire de recherche sur les biocarburants à l'Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud.