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Un ajustement donné ne convient pas à tous.
" Toutefois, la solution à un risque systémique est non pas d'avoir plus de capital, mais de changer les comportements des firmes financières ", affirme Avinash Persaud, président de la Commission Warwick sur le règlement financier. " Ce qui pourrait-être sûr pour une institution ne serait pas sûr si toutes les institutions l'appliquaient au même moment ", écrit-il dans le Geneva Report on the World Economy, sur les principes fondamentaux de règlementation financière, paru en juillet dernier. " Nous devons utiliser les exigences en fonds propres pour aider le risque à être transférer là où il existe une capacité à le gérer. Les institutions où il y a peu de moyens de gestion du risque devraient être tenues d'avoir plus de fonds propres, alors que pour les instituions ayant plus de capacité de gestion du risque, les exigences en fonds propres devraient être moindres ".
Il fait valoir également qu' " homogénéiser les règles au nom de l'égalité sur un même marché et entre les institutions, ou de la transparence, entraîne des coûts systémiques, et les avantages doivent être ajustés à ces coûts. "
Une prémisse du cadre réglementaire proposé est d'appliquer des règles plus strictes pendant une période de boom, mais en étant plus indulgent en période de crise, et de rejeter la traditionnelle politique " d'oublis bénins " en matière de bulles de marché.
Le Geneva Report propose une nouvelle norme comptable pour remplacer les règles de mark-to-market, qui deviennent inutiles quand une crise de liquidité fait baisser la valeur des actifs au feu des volumes de vente. La nouvelle règle mark-to-funding permettrait aux pools d'actifs qui ont un financement à long terme d'être en position de l'intégrer à un fonds de placement dit " hold-to-funding ", bloqué jusqu'à maturité du financement. En imposant une augmentation du coût en capital pour le financement à court terme des actifs à long terme alors que le financement à long terme a été garanti, les régulateurs encourageraient les sociétés financières à rechercher un financement à plus long terme, malgré le coût plus élevé plutôt que de s'appuyer sur le financement à court terme qui crée un risque systémique.
Les emprunts à court terme ont constitué un enjeu crucial aussi bien pour Bear Stearns que pour Lehman Brothers. " Pour provoquer une crise de liquidité, il ne faut rien de plus qu'une journée ou une semaine pendant laquelle le renouvellement des emprunts est difficile ", dit Bookstaber.
Les régulateurs doivent partager l'information.
La prise de conscience du risque systémique remonte au moins aussi loin que 1980, lorsque la bulle sur l'argent a éclaté en entraînant le déclin des contrats à terme sur le bétail en raison des besoins de la famille Hunt de vendre ses actifs sur le bétail en vue de répondre à l'augmentation des appels de marge de ses positions sur l'argent. En 1998, le fonds spéculatif Long Term Capital Management s'est effondré lorsque le défaut de crédits russes a éclaboussé les actifs hypothécaires danois. Il est alors judicieux de se poser la question de savoir si un changement significatif et durable du comportement des grandes banques résultera de la dernière débâcle financière.
Plus que de recueillir uniquement les bonnes données, ce qui est nécessaire pour éviter la prochaine crise est une " architecture de l'information " adéquate qui permette aux décideurs individuels de comprendre l'impact des décisions qu'ils prennent en amont de la chaîne d'approvisionnement sur le système macroéconomique, affirme Steven Adler, président du Conseil des données sur la gouvernance d'IBM, qui tente de concevoir des normes pour la gestion des risques à venir et le reporting. Par exemple, alors que la Réserve fédérale était au courant de l'affaiblissement des normes de souscription aux prêts dès 2006, on ne pouvait pas prévoir comment cela se répercuterait sur les titres hypothécaires et les obligations adossées et que cela serait suffisamment toxiques pour infecter le système financier tout entier, dit-il.
Les organismes de réglementation financière doivent apprendre à partager l'information, de la même manière que la cellules de renseignements généraux se sont confédérées à la suite de leur échec dans la prévention des attaques terroristes du 11 septembre, dit Adler. Mais il est essentiel de convier aux tables rondes, des experts avec des opinions dissidentes, tels que Nouriel Roubini, professeur de d'économie à l'université de New York. La proposition d'Obama sur le conseil de surveillance est un pas dans la bonne direction.