En puisant dans les énergies renouvelables en Afrique, on pourrait transformer le niveau de vie sur tout le continent, selon un rapport qui a cartographié le potentiel des énergies renouvelables dans la région.
En puisant dans les énergies renouvelables en Afrique, on pourrait transformer le niveau de vie sur tout le continent, selon un rapport qui a cartographié le potentiel des énergies renouvelables dans la région.
Le rapport en question vise à aider les gouvernements africains à lancer des projets pour l'énergie renouvelable. Il appelle au transfert urgent des connaissances pertinentes aux acteurs de la recherche et de la technologie en Afrique.
"On ne peut accélérer l'adoption des énergies renouvelables qu'à condition que la population africaine efffectue une grande partie de la recherche, du prototypage, de la démonstration et du déploiement à grande échelle", indique le rapport publié par le Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne le 08 février dernier.
Les énergies renouvelables sont d'une importance particulière dans les zones rurales et reculées, où vivent près de 600 millions de personnes sans électricité. Selon le rapport, ces énergies coûteraient moins cher que l'extension des services des réseaux électriques nationaux.
Les auteurs ont utilisé des données géographiques pour cartographier les régions qui pourraient produire de l'électricité à partir du soleil, du vent, de la biomasse et de l'eau. Ils ont ensuite identifié celles où l'utilisation des énergies renouvelables pourrait être moins onéreuse que les sources existantes comme le diesel ou les réseaux électriques.
"Nous avons découvert un bon potentiel d'énergie éolienne en Afrique du Nord et un bon potentiel d'énergie solaire en Afrique sub-saharienne et dans la ceinture du Sahara", a déclaré l'auteur du rapport, Fabio Monforti-Ferrario.
Le rapport affirme que de petites centrales hydroélectriques conviendraient à l'Afrique équatoriale, où de nombreuses personnes vivent plus près des réseaux hydrographiques que des réseaux électriques existants.
Monforti-Ferrario a ajouté que "la biomasse est 'l'or vert' de l'Afrique centrale", mais il a mis en garde contre sa généralisation pour des raisons de durabilité.
S'exprimant de manière plus générale, il a laissé entendre que la dépendance au carburant diesel subventionné freine la capacité de l'Afrique à exploiter le potentiel des énergies renouvelables.
"Les pays africains ont pour politique de maintenir le coût du diesel bas, de sorte que l'utilisation des [solutions de rechange comme] le photovoltaïque est peu attrayante pour les consommateurs, même si [ce choix] n'est pas viable", a-t-il poursuivi.
Ce point de vue est soutenu par Dieter Holm, membre honoraire de la commission de la Société internationale de l'énergie solaire, basée en Afrique du Sud, qui a toutefois déclaré que le rapport a trop mis l'accent sur les subventions à l'achat de carburant et pas assez sur la capacité des énergies renouvelables à créer des emplois.
Holm a déclaré que le photovoltaïque et l'énergie éolienne peuvent respectivement créer en Afrique 62 et 12 emplois par gigawatt-heure d'électricité produite, alors que l'industrie du charbon créera moins d'un emploi pour la même production d'énergie.
"Il faut informer correctement les décideurs politiques africains sur le potentiel global des sources d'énergie renouvelable en termes de production d'électricité, de création d'emplois, et de durabilité de l'environnement", a déclaré Holm à SciDev.Net.