Inauguré ce mercredi, le tramway de la capitale économique du Maroc est une vitrine pour les entreprises françaises, notamment Alstom et la RATP, qui ont participé au projet. Il illustre également la nouvelle relation économique que les deux pays veulent promouvoir.
Une vingtaine d'entreprises françaises ont participé au projet de tramway de Casablanca, inauguré (...) par le roi Mohammed VI et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour un coût de 530 millions d'euros. Pour cette somme, les autorités marocaines ont pu construire 31 kilomètres de voies ferrées, acheter 74 rames de tramway, réaliser 48 stations, installer les caténaires et les candélabres tout au long de la voie, rénover la voirie... Le tout en un temps record. « Il est exceptionnel de réaliser 31 kilomètres de ligne en 24 mois », souligne Jean-Yves Reynaud, en charge du projet au sein de Systra, le maître d'oeuvre. Le réseau est mis en service à la date prévue il y a quatre ans, jour pour jour : le 12/12/12. La mobilisation des entreprises et des administrations a été exceptionnelle pour atteindre l'objectif.
600 salariés recrutés en moins de 5 mois
Premiers bénéficiaires du projet : les entreprises tricolores. Ainsi Alstom a décroché une grosse commande de 180 millions d'euros pour 74 rames Citadis, son tramway vedette dont 1600 rames sont déjà en service dans le monde. Le réseau permet de transporter 250 000 voyageurs par jour. Côté voies ferrées, Colas Rail a réalisé un tronçon de 10 kilomètres, mettant en Suvre des techniques innovantes, comme les rails préfabriqués, montés en quelques heures. Cegelec a installés les caténaires, Spie s'est chargé d'implanter 2200 candélabres, et une flopée de PME françaises sont intervenues pour le contrôle d'accès, la régulation du trafic, le mobilier urbain, etc. Enfin, RATP Dev, dont c'est la première incursion au Maroc, n'est pas peu fière d'assurer l'exploitation du réseau pour 5 ans et 90 millions d'euros. « RATP Dev, qui gère déjà les tramways d'Alger, d'Oran et de Constantine, voit son avenir dans la région et se fixe pour objectif de rester à Casablanca bien au-delà de ce premier contrat », souligne Mathieu Dunant, directeur Amérique Afrique de RATP Dev. Là aussi le défi a été de taille : l'entreprise a recruté ses 600 salariés, dont les conducteurs, en moins de 5 mois.
« Nous devons raisonner en termes de co-localisation entre les entreprises françaises et marocaines »
Le gouvernement français entend bien capitaliser sur ce chantier pour renforcer les liens économiques avec son partenaire marocain. Nicole Bricq, la ministre de commerce extérieur, a tenu à souligner la nouvelle doctrine française en matière. « Nous devons raisonner en termes de co-localisation entre les entreprises françaises et marocaines », a-t-elle déclaré mercredi matin devant un parterre de chefs d'entreprises des deux pays réunis par le patronat marocain et le Medef. Une prise de position immédiatement saluée par Jean-René Fourtou, le coprésident du club d'affaires France Maroc : « Avant, on investissait hors de France clandestinement, aujourd'hui les choses ont changé. La ministre assume ce fait, c'est nouveau et positif. » Le chantier du tramway se veut exemplaire de ce point de vue : les entreprises françaises ont travaillé sur place avec de nombreux partenaires marocains.
Lire l'intégralité de l'article de Cyril Bonnel sur LaTribune.fr