Transformation de cacao : Pourquoi la Côte d'Ivoire detronera les pays bas leader mondial

Dès début 2015, la Côte d'Ivoire, qui est déjà le premier producteur mondial du cacao, sera le premier transformateur mondial de fèves, annonce l'Organisation internationale du cacao (ICCO).

Premier producteur mondial de cacao – 1 741 000 tonnes durant la saison 2013-2014 – la Côte d’Ivoire, avec ses 520 000 tonnes de cacao transformées cette année, talonne également en tête le premier du classement en termes de transformation primaire de « l’or brun » (broyage et fabrication de beurre de cacao). À en croire les statistiques que vient de publier l’Organisation internationale du café et du cacao (Icco), le pays ouest-africain est en passe de relever ce défi.

Jusqu'à présent, ce sont les Pays-Bas qui occupaient la première place. Amsterdam est en effet le premier port cacaoyer de la planète, la cité flamande abrite encore la plus grande usine de première transformation au monde.

DES INVESTISSEMENTS JUDICIEUX

La Côte d'Ivoire a beaucoup développé les capacités de broyage des fèves au cours des dernières années. Une façon pour le premier producteur mondial de cacao de garder une partie de la valeur ajoutée, les producteurs ivoiriens ne percevant que 6 % de la valeur d'une tablette de chocolat.

Selon Jean-Marc Anga, le directeur exécutif de l’Icco :

Les capacités de transformation de la Côte d’Ivoire sont en progression depuis plusieurs années. Les résultats de la saison 2013-2014 s’expliquent à la fois par la hausse de la production et par celle des moyens de transformation du pays.

Ainsi, grâce à des investissements, aussi bien étrangers que locaux, dans le secteur de la transformation du cacao (le Suisse Barry Callebaut avec 190 000 tonnes, l'Américain Cargill avec 120 000, le Français Cemoi avec 100 000, les Ivoiriens Choco Ivoire et Saf, puis la nouvelle usine du Singapourien Olam avec 70 000 tonnes), la Côte d’Ivoire dispose actuellement d’une capacité de broyage de 670 000 tonnes, et arrive ainsi en tête dans le monde devant les leaders mondiaux du broyage du cacao que sont les Pays-Bas, l’Allemagne et les Etats-Unis.

Pour les exportateurs, transformer le cacao en pâte - ou masse -, plutôt que d'expédier les fèves brutes permet d'éviter le gaspillage et représente un gain de poids sur les navires. Tous ont peu à peu construit des usines de broyage sur le sol ivoirien : le Suisse Barry Callebaut (190 000 tonnes), l'Américain Cargill (120 000), le Français Cemoi (100 000), les Ivoiriens Choco Ivoire et Saf.

Avec la nouvelle usine du Singapourien Olam (70 000 tonnes), installée à San Pedro, la Côte d'Ivoire, avec ses 520 000 tonnes annuelles de fèves broyées, se rapproche donc des capacités néerlandaises (530 000 tonnes). Au total, 750 millions de dollars ont été ou seront alloués par Afreximbank à l'essor de la première transformation sur le sol ouest-africain.

Analyste sur Nextafrique.com.

Activiste dans une ONG internationale sur des projets de développement social et durable, Langke prône un développement sain et prudent en Afrique.