Le redressement de l économie togolaise, mise à rude épreuve par plus de quinze ans de crise sociopolitique, a nécessité des réformes qui ont accouché de vastes et ambitieux programmes de développement dans plusieurs secteurs indiqués prioritaires.
Au Togo où la pauvreté touche 61,7% de la population estimée à 5,7 millions d'habitants, les recettes de l'Etat, quoiqu'en augmentation, ne suffisent pas pour financer sur des fonds propres la mise en oeuvre de ces programmes élaborés pour venir à bout d'une situation d'urgence.
La mise en Suvre des programmes a contraint le gouvernement togolais de recourir aux partenaires bilatéraux et multilatéraux au travers, pour la première fois, une table-ronde les 18 et 19 septembre 2008 à Bruxelles avec l'appui notamment de la Commission européenne, du Pnud, de la BAD et de la BOAD.
Vingt-et-un pays et institutions financières internationales ont répondu à cette invitation et annoncé leur contribution à la mobilisation des ressources dans le cadre de la coopération internationale. Ils firent la promesse de financements évalués grosso-modo à 900 millions d'euros sur trois ans, face au besoin de ressources additionnelles immédiates, sous forme de dons ou de prêts concessionnels. Ceci pour financer les investissements indispensables au renforcement des infrastructures, à la fourniture des services sociaux et à la lutte contre la pauvreté.
Le succès de cette initiative en fait une démarche plus adéquate retenue pour d'autres programmes de grande envergure. Le Programme nationale d'investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) estimé à 617 milliards de francs Cfa a été soumis à cette initiative. Il obtient l'appui multiforme des bailleurs de fonds dont le Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), la filiale du Groupe de la Banque mondiale (IDA) et le Programme mondial de réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP) qui approuvent un don de 37 millions de dollars pour accompagner sa mise en Suvre.
Début juin 2011, la même manSuvre a été adoptée pour deux projets des secteurs eau, assainissement, environnement et ressources naturelles. Il s'agit du Plan d'action national pour le secteur de l'eau et de l'assainissement, d'un coût global de 324,656 milliards de FCfa, et le Programme national d'investissement pour l'environnement et les ressources naturelles (PNIERN) de 266,270 milliards de FCfa. Les partenaires techniques et financiers réunis à Lomé sont convaincus de la pertinence des projets et ont annoncé une promesse de près de 590,926 milliards de FCfa, alors que le PNUD a accordé, dans la foulée, une assistance de près de 2 milliards de FCfa.
Le diplomate de la Commission de l'Union européenne au Togo, Patrick Spirlet, relève que cette table-ronde va permettre de "mobiliser les financements progressivement".
"Les résultats obtenus sont à la hauteur des attentes de toutes les parties prenantes. Les résultats de la table-ronde nous confirment que le Togo peut toujours compter sur ses partenaires techniques et financiers", a indiqué Kossivi Ayikoué, ministre togolais de l'Environnement et des Ressources forestières.
Sur un autre plan, ce sont des fonds arabes qui ont été conviés à une table-ronde le 14 juin dans la capitale togolaise pour le financement de la réhabilitation de 80 km de route dans la région des Plateaux très réputée pour la culture du café et du cacao. La Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), le Fonds Koweitien, le Fonds de l'OPEP pour le Développement International (OFID), le Fonds Saoudien et le Fonds Abou Dhabi ont bouclé le financement attendu : un total 28,35 milliards de francs Cfa que des officiels togolais ont qualifié de « résultats au-delà" des attentes.