Le deuxième plus grand continent du monde, commence à voir émerger des pépinières de start-up passionnantes. Examinons quelques-unes des start-up africaines établies et en devenir, ainsi que les personnes qui les dirigent.
Un rapport publié au mois d'août l'année dernière tente de démystifier la légende selon laquelle la plupart des emplois créés par les start-up disparaissent en quelques années en raison du taux élevé d'échec des start-up.
Aux Etats-Unis, selon la Fondation Ewing Marion Kaufman, l'emploi créé par les start-up a eu un impact durable sur l'économie américaine. La recherche a révélé que les emplois supplémentaires créés par les entreprises qui réussissent sont encore loin d équilibrer les pertes d'emplois subies par ailleurs. Quand la fondation a suivi des groupes de start-up, elle a découvert que les niveaux d'emploi, après cinq années ont représentaient 80 pour cent de ce qu'ils étaient au moment de leur création, produisant ainsi un impact étendu sur l'économie américaine.
Sans vouloir parachuter de façon simpliste ces résultats sur le continent africain, dans lequel les start-ups fonctionnent dans des environnements différents à bien des égards, il va de soi que les start-ups sont essentielles pour créer de la richesse, de l'emploi et de la croissance. L objectif ultime est de transformer l'économie africaine de sorte qu elle devienne aussi une économie de la connaissance, et plus seulement une économie fondée sur les ressources minérales et autres ressources primaires. Dans cet esprit, nous donnons un bref aperçu de quelques-uns des développements actuels et des chefs d'entreprise engagés.
Zoopy
Malgré le fait qu elle soit basée en Afrique du Sud avec une bande passante limitée, l'équipe Zoopy a conduit avec succès la mise en place d une vidéo-partage en ligne et d une plate-forme mobile de médias sociaux depuis Mars 2007.
Fin 2007, la société a été choisie comme partenaire en imagerie régionale de Nokia et en 2008, elle a perçu des investissements de Vodacom.
Fondée par Jason Elk, le service permet aux membres de télécharger leurs vidéos, y compris en haute définition (HD), et de communiquer avec d'autres utilisateurs. Il propose également Zoopy TV, qui diffuse du contenu semi-professionnel, parfois réalisé en collaboration avec des partenaires.
Avec une bande passante de plus en plus large en Afrique du Sud, Zoopy semble prêt à capitaliser sur la tendance haussière mondiale des contenus vidéo en ligne.
Plus d information sur www.zoopy.com
SPEC
La start-up sénégalaise SPEC (Sustainable Power Electric Company), dirigée par Mamadou Saliou Sow et créé en 2009, est très innovante dans le domaine de l énergie solaire. Avec un investissement de 3 Milliards de FCFA et la création de près de 110 emplois directs, SPEC est spécialisé dans la production de modules photovoltaïques adaptés au contexte local. Mamadou Sow est parti de ce constat simple : l Afrique est dotée d un fort potentiel d ensoleillement, plus de 3000 heures/an (contre 1600/an en Europe), mais qui reste peu exploité. Toutefois, la grande contrainte demeure encore l accès aux équipements photovoltaïques qui sont importés et dont les prix d achat sont hors de portée de la majorité des populations.
En effet la particularité du marché africain est la proposition de produits innovants répondants à la spécificité des territoires et des clients.
Plus d information sur www.spec-solar.com
Ushahidi
Ushahidi (en swahili "témoignage") est une entreprise kenyane fondée en 2008 pour suivre la violence postélectorale, la plate-forme a été utilisée aussi loin qu en Haïti, aux États-Unis et au Pakistan pour consolider les informations fragmentées et recueillies au niveau local en vue d en générer un diagramme global. Le service utilise des technologies comme les messages textes pour recueillir des données auprès de témoins oculaires et créer un véhicule puissant de journalisme citoyen.
Les co-fondateurs d Ushahidi sont Erik Hersman, prescripteur, blogueur et conférencier sur la technologie internationale, Ory Okolloh, qui a récemment été nommé responsable de la stratégie de Google pour l'Afrique, David Kobia, et Juliana Rotich. Son équipe de développement est basé au Kenya, au Ghana, en Afrique du Sud et au Malawi.
Cette organisation sans but lucratif a récemment lancé Crowdmap, une version hébergée de la plate-forme Ushahidi qui peut être mise en place en quelques minutes.
Pour plus d information, www.ushahidi.com.
Geofeed
Ebot Tabi, fondateur camerounais de Geofeed.me s est intéressé aux services de localisation tels que Foursquare et Facebook Places. Il a alors réalisé qu'ils ne répondaient tout simplement pas aux besoins d'un public africain. Il s est donc attelé à combler cette lacune. Le but de Geofeed.me est de donner aux utilisateurs des informations fiables sur les entreprises et les sites en Afrique.
Les utilisateurs interagissent avec Geofeed.me via leur téléphone mobile ou le site Web en partageant leurs avis et leurs emplacements ou en lisant les recommandations. Sur son site, Geofeed.me s informe sur l'utilisateur et personnalise ces recommandations Ainsi, tandis qu un utilisateur peut voir une bonne note pour un bar, un autre utilisateur peut avoir une mauvaise estimation pour la même bar, selon le goût de cet utilisateur.
Plus d informations sur www.geofeed.me
Mocality
Mocality basée à Nairobi au Kenya a installé des dizaines de milliers de petites et grandes entreprises sur internet pour la première fois. L'annuaire mobile et en ligne des entreprises est basé autour du téléphone mobile plutôt que sur un ordinateur en reconnaissant la primauté du téléphone comme dispositif internet dans la plupart de l'Afrique. Le service donne aux entreprises la possibilité de se promouvoir et de se faire connaître auprès de ses clients.
Dirigé par Stefan Magdalinski, anciennement responsable des start-up européennes moo.com et theyworkforyou.com, l entreprise prévoit d étendre ce service à d'autres villes et pays d'Afrique. Magdalinski affirme qu'il souhaite que Mocality soit le meilleur annuaire africain des entreprises et fasse des profits en aidant des centaines de milliers d'autres entreprises à réussir.
Plus d informations sur : www.mocality.co.ke
En résumé
Au-delà de ces exemples représentant la pointe de l iceberg des start-ups en effervescence réalisant des innovations intelligentes à travers le continent, la réalité est que très peu de pays africains figurent dans le rapport Global Entrepreneur Monitor et qu'un pays comme l'Afrique du Sud y était seulement 35e sur les 54 pays pour 2009.
De plus, malgré le succès international de sociétés comme Yola, Mxit et Clickatell, il y a encore clairement du travail à faire.
Cependant, cela est encourageant que de grandes villes à travers le continent soient en lice pour le titre de Silicon Valley de l'Afrique, que la situation de la bande passante s'améliore lentement mais sûrement, et que l'innovation mobile continue d aller de l'avant.