Les étudiants en MBA de la diaspora africaine au sein des grandes écoles occidentales ont exprimé leur conviction dans le potentiel de l'Afrique quant à la promotion des petites et moyennes entreprises (PME). La majorité d entre eux espèrent retourner dans leur pays et créer leur propre entreprise.
Au total, 70% des diplômés MBA de la diaspora travailleront en Afrique, après l'obtention de leur diplôme, selon un nouveau sondage sponsorisé par Jacana Partners, une société panafricaine de Private Equity.
La moitié de ces 70% ambitionnent de devenir entrepreneurs et de créer leur propre entreprise, plutôt que de travailler pour une entreprise existante.
La consommation en Afrique au centre des ambitions entrepreneuriales
Environ 89% des répondants africains voient dans l épopée croissante des consommateurs africains la plus grande opportunité en Afrique, bien plus important que les ressources naturelles et les avancées technologiques.
En conséquence, plus d un tiers des étudiants sondés se projettent dans les secteurs des biens de consommation et des services financiers qui offriraient, selon eux, l'opportunité la plus intéressante pour démarrer une nouvelle entreprise.
« Les résultats du sondage donnent une indication bienvenue selon laquelle la majorité des jeunes Africains talentueux de la diaspora étudiants en MBA sera de retour à l'Afrique après leurs diplômes, et plus important encore, ils lanceront leurs propres entreprises », a commenté Simon Marchand, directeur général de Jacana.
« Les petites entreprises sont les moteurs principaux pour la croissance économique, la création d'emplois et la réduction de la pauvreté en Afrique ; et la gestion des talents est un élément essentiel pour la réussite des PME ».
« En associant des équipes de management solides avec un accès accru à la valeur ajoutée des capitaux privés, nous pouvons exploiter le potentiel du retour de la diaspora titulaire de MBAs pour bâtir des entreprises prospères, créer des emplois et soutenir à long terme la croissance économique. »
Les femmes de la diaspora MBA plus déterminées que jamais
Les étudiants en MBA sondés au cours de l'enquête sont originaires de 19 pays africains différents, couvrant l Afrique du Nord, les sous-régions subsahariennes et l'Afrique du Sud.
Les femmes représentent la moitié des répondants qui ont indiqué qu'ils créeraient leurs propres entreprises.
Les femmes représentent la moitié des répondants qui ont indiqué qu'ils créeraient leurs propres entreprises. Ce constat repose la question de la prise de conscience du rôle des femmes dans l entrepreneuriat et le développement durable du continent. « Les femmes africaines représentent une vaste réserve de potentiel qui pourrait conduire une large croissance durable en Afrique », indique Sabine Clappaert d IPS Afrique.
« Environ deux-tiers des femmes africaines participent à la force active et, selon la Banque mondiale, le taux de l'entrepreneuriat féminin est plus élevé en Afrique que dans toute autre région du monde. Beaucoup de ces femmes sont des entrepreneurs actifs dans des économies informelles de leurs pays », constate-t-elle.
Un « virage » mondial pour le mieux
Commentant les résultats de l'enquête, Sara Leedom, co-présidente du Réseau africain des affaires à Oxford Saïd Business School a déclaré : « Je ne suis pas du tout surprise par les résultats : la majorité de nos membres considèrent l'Afrique comme offrant une opportunité de carrière pour les diplômés d'affaires convaincants, surtout à une époque où l'environnement pour les entreprises en croissance est lente dans en Occident. »
« Nous observons de plus en intérêts de la part d'un large éventail de non-africains qui se joignent à notre réseau d'affaires en Afrique » Dans son article sur nextafrique.com, Elodie Logne, spécialiste du recrutement international et de la psychologie du travail constate que cette nouvelle tendance est déjà en cours : « celle de la diaspora africaine qui retourne chez elle pour embrasser les nouvelles opportunités qui lui sont offertes. », ajoutant que « L'Afrique connaît un virage pour le mieux, surtout en ce qui concerne son image relayée dans les médias internationaux et les prévisions économiques. »
Ce « virage » ne concerne pas seulement la diaspora du continent comme le fait remarquer Sara Leedom.
« Le continent africain offre une multitude de possibilités et nous observons de plus en intérêts de la part d'un large éventail de non-africains qui se joignent à notre réseau d'affaires en Afrique, attirés par ce potentiel. »
Il reste donc à observer si le continent est prêt à aider ces nouvelles ressources de la diaspora à réaliser leur rêve en les accueillant favorablement à travers la poursuite des réformes engagées en termes de climat des affaires et d infrastructures.