La Chine est le seul pays en développement dans le monde à avoir atteint les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant la date limite de 2015 tant attendue. Ce défi n a pas été relevé du jour au lendemain & D un point de vue très général, cela résulte d un effort mené par un gouvernement qui est loin d être le plus démocratique au monde, mais qui a démontré sa bonne volonté et son engagement à travailler pour un meilleur niveau de vie et pour la sécurité alimentaire de ses citoyens.
On pourrait se demander: « Pourquoi l alimentation? » Le constat est très clair : une fois que la sécurité alimentaire est acquise, tout le reste se met mécaniquement en place.
En Chine, de la très riche ville de Pékin aux centres de soins de Henan, des milliers de touristes visitent la Cité interdite et le Temple Shaolin et des centaines de milliers visitent les montagnes Yuntai chaque week-end. Tous ces touristes le disent, et le discours est assez révélateur : la Chine n'a désormais rien à voir avec ce qu'elle était il y a 20 ans. Une chose intéressante pour les pauvres, le seuil de pauvreté appartient juste au passé grâce à un programme d'intervention proactive du gouvernement et aux actions durables de lutte contre la pauvreté.
Beaucoup s interrogeraient : Qu est-ce qui a rendu possible la réduction de la pauvreté en Chine? Comment le gouvernement chinois y est parvenu en si peu de temps?
Pourquoi la Chine est la plus forte croissance économique du monde et dépasse les géants de tous les temps (États-Unis et Japon)?
Tout commence par un fait basique : développer une nation n'est pas sorcier. Une population nourrie est une population raffermie. Les Chinois semblent l avoir compris & presque trop bien.
Dans les années 80 et 90, les Chinois sont arrivés avec un schéma directeur visant à lutter contre la pauvreté. Tout a commencé avec un plan visant à garantir le droit à l'alimentation, l'habillement et l'éducation de base. Comme cela a été la norme avec la Chine de déjouer le monde dans ses attentes, le plan n'était pas de rivaliser avec les OMD, mais plutôt de traiter la réalité sur le terrain. Le gouvernement, intervenant clé, a mis au point le système Dibao qui est mécanisme d'allocation de subsistance minimum. Le système cherche à inciter les produits et services prioritaires pour une société plus libre. Cela a aidé à faire disposer à tout le monde de plus d'un dollar par jour.
Cela ne veut pas dire que la protection sociale est un substitut au travail. Le gouvernement a toujours veillé à ce que les populations chinoises des zones rurales demeurent actives dans le développement national, grâce à la création d'emplois et au soutien des pratiques agricoles. Les entreprises ont bénéficié d exonérations fiscales pour la mise en place d usines dans les zones rurales très peuplées particulièrement dans la région Sud-Ouest de la Chine qui représente plus de 30 pour cent de la population pauvre de la Chine (300 millions de personnes). En effet, les régions du sud sont très rocheuses donc pas très peuplée.
Tout cela sonne comme une matrice très complexe. Cela l est peut-être, et pourrait expliquer pourquoi les débuts ont été marqués par quelques déboires. Chaque échec a toutefois été accueilli par une énergie nouvelle destinée à maintenir la croissance de l'économie. Le gouvernement a introduit un organe lutte contre la pauvreté financé et réglementé par le ministère des Finances. Le Bureau principal de groupe de la lutte contre la pauvreté et pour le développement, le LGOP, travaille en collaboration avec le Conseil d'Etat de Chine vers la réalisation de ce processus. Derrière le LGOP et le Conseil d Etat, il y a 13 différents ministères d'appui. Ces ministères se réunissent une fois par an sous la présidence du maire et délibèrent sur l'allocation budgétaire. Derrière le LGOP et le Conseil d'Etat, il existe aussi des organismes autonomes dans les provinces, à la préfecture, au niveau des comtés et des cantons.
Ces organismes travaillent main dans la main avec le gouvernement sur les réponses aux problématiques de pauvreté et sur les rapports à établir de façon appropriée. Pour éviter les abus, le ministère des Finances a un compte budgétaire spécial. Grâce à ce compte, l'intégrité et la responsabilité a été traitée efficacement.
Comment la Chine a-t-elle opéré alors qu'elle doit gérer une population énorme?
Huang Chengwei, directeur adjoint du Centre International de la Réduction de la Pauvreté en Chine (IPRCC) avoue que cela n'a pas toujours été facile. « Dans les années 1980 et au début des années 90, c était très difficile. » Dans le milieu des années 90, le gouvernement a choisi les zones à forte concentration de ménages pauvres, pour créer des industries. Au total, 150 villages sur 750 en ont bénéficié.
Cela ressemble plus à la construction d'une étude de cas sur une situation réelle de base. Le gouvernement est allé de l'avant et a construit des infrastructures à la fin du 20e siècle. Les besoins de base n'étaient alors pas une préoccupation principale, car ils avaient déjà été abordés dans la première phase.
La plupart des économistes seraient en désaccord quant à l'efficacité d'un tel modèle en raison du défi de la disponibilité des terres parmi les ruraux pauvres. Ceux qui souscrivent à la modélisation de Hernando de Soto sur le titre foncier / droits de propriété mettront l'accent sur l'inefficacité de cette méthode. Le gouvernement chinois a cependant signé 30 contrats d'un an avec les agriculteurs. En signant, ils pouvaient cultiver les terres. Mais notez qu avec le temps, l'urbanisation rattraperait la population rurale agricole. Cela a également été pensé. Les agriculteurs qui, après 30 ans, la durée du contrat, choisissent de rejoindre le mouvement de l'emploi urbain bénéficient d une politique de protection par la création d'emplois dédiés. Cela leur assure un revenu garanti. Les institutions publiques finissent par fusionner le développement citadin avec la croissance rurale, et équilibrent de cette façon les développements rural et urbain.
Dans tout cela, quel est le rôle du secteur privé?
Les politiques ont été très favorables. Notez cependant que même sans le secteur privé, le modèle aurait quant même survécu en sortant les pauvres de la pauvreté - mais sans aborder la nature progressiste de leur économie.
Grâce à ces politiques de développement du secteur privé, 200 millions d'emplois ont été créés depuis les années 90s. L Est de la Chine dispose de la prévalence du soutien du secteur privé ; cela expliquerait peut-être pourquoi la région compte une moindre population de ruraux pauvres.
Fait intéressant, les initiatives comme le projet Rain-Dew ne peut pas être ignoré. Il s agit de l'un des nombreux sous-projets initiés dans le cadre du IPRCC avec le gouvernement. Les partisans du projet Rain-Dew partent du principe que tout devrait être dans l'économie générale, de l aide au travail rural non qualifié à l obtention d emplois sécurisés. Ils ne s arrêtent pas tous là. La concurrence pour la main d Suvre des régions ouest de la Chine a conduit à la nécessité d'investir dans l'éducation en déployant davantage d'enseignants de l'Est ainsi que de nouvelles recrues. Cela a permis de répondre au besoin de durabilité et de développement de compétences.
En échantillonnant de tout cela, on pourrait dire que peut-être la leçon à tirer dans la façon d aborder la lutte contre la pauvreté réside dans la réponse aux problèmes clés de l agriculture notamment dans les subventions aux agriculteurs.
Cela signifie-t-il donc que l'agriculture peut sortir l'Afrique de la pauvreté?
Au niveau politique, la réponse est non. Mais dans une perspective de développement, cela pourrait être la deuxième étape après le traitement des trois besoins fondamentaux. Il est possible de lutter contre la pauvreté grâce à l'agriculture, au moins pour la majorité des pays subsahariens africains. C'est parce que « l'Occident » a pratiqué une politique d'extorsion dans les marchés dits internationaux. Un Chinois se demanderait probablement : « Qui se soucie du marché de l'exportation de toute façon? » C'est parce que leur principal marché est national.
L'agriculture peut sortir l'Afrique de la pauvreté. Mais elle doit être abordée avec un état d'esprit d'entreprise. Chaque entreprise a une stratégie de sortie &, un plan. Si les économies africaines pouvaient ouvrir leurs marchés à l'intérieur de leurs frontières sous-régionales et maintenir une approche protectionniste à l'extérieur, les entreprises obtiendraient un nouveau bail pour prospérer dans leurs marchés domestiques.
Et pour la population rurale ici, 30 années de bail pour l exploitation des terres peuvent facilement être définies comme la durée pendant laquelle un agriculteur obtient sa qualification en l'agriculture puis se désengage des tâches agricoles. En effet, après la location de terres au gouvernement pendant 30 ans, la plupart d'entre eux préfèrent ne pas renouveler le bail projetant de passer à une vie meilleure après cette période.
Un défi reste encore à relever et explique pourquoi la pauvreté peut prendre un temps très long à être éradiquée. Le système Hukou qui empêche les populations rurales de travailler dans la ville a contribué à la création d'un système de classes. Cela ressemble un peu au précepte « le fils d'un mendiant toujours un mendiant. »
C'est ce qui explique peut-être pourquoi la Chine veut encore rester un pays en développement. Le fait qu un changement de « statut » puisse exposer les limites internes dans la lutte contre la pauvreté pourrait ainsi saper les efforts pour la combattre.
Les résultats du recensement en Chine prévu pour la fin du mois de mai prochain pourraient révéler quelques statistiques intéressantes et peut-être pousser à une revue de la politique pour aider à accélérer la croissance de la plus forte croissance économique au monde.