En Afrique subsaharienne, la croissance devrait rester faible cette année, à 3,0%, soit environ ½ point de moins qu’en 2015 selon les Perspectives Economiques Mondiales du FMI. Intitulée "Une croissance trop faible depuis trop longtemps", l'édition 2016 prévoit que la croissance de la région devrait s’accélérer pour atteindre 4,0 % en 2017, grâce à un léger rebond des prix des produits de base et à l’exécution en temps voulu de la politique économique.
Le ralentissement en cours s’explique principalement par des conditions extérieures défavorables : les pays riches en ressources naturelles souffrent de la baisse des prix des produits de base, tandis que les pays pré-émergents de la région subissent le durcissement des conditions de financement à l’échelle mondiale.
Il est maintenant prévu que les pays exportateurs de pétrole d’Afrique subsaharienne enregistreront une croissance de 2,0 % en 2016 (une révision à la baisse de 2,1 points par rapport aux prévisions d’octobre 2015) et de 3,4 % en 2017. Au sein de ce groupe, la croissance en 2016 devrait tomber à 2,5 % en Angola (contre 3,0 % en 2015) et à 2,3 % au Nigéria (contre 2,7 % l’an dernier), où l’impact négatif de la baisse des prix du pétrole est aggravé par les perturbations de l’activité du secteur privé par l’intermédiaire de restrictions de change.
L’effet de la baisse des prix du pétrole sur les pays importateurs de pétrole de la région a été plus faible que prévu, car bon nombre de ces pays exportent d’autres ressources non renouvelables dont les prix ont reculé aussi.
En Afrique du Sud, la croissance devrait être réduite de moitié, à 0,6 %, en 2016, à cause de la baisse des prix des exportations, de l’incertitude considérable, ainsi que du durcissement des politiques monétaire et budgétaire. En Zambie, l’impact de la sécheresse sur la production d’électricité accroît la pression à la baisse résultant du bas niveau des prix du cuivre, et la croissance restera modérée, à 3,4 % (légèrement au-dessous des 3,6 % de 2015).
Au Ghana, la croissance devrait passer à 4,5 % en 2016, contre 3,5 % l’an dernier, lorsqu’elle avait été freinée par des pénuries d’électricité et l’assainissement des finances publiques.
Dans beaucoup d’autres pays importateurs de pétrole, les tensions inflationnistes résultant de la répercussion d’un dollar américain vigoureux (qui a limité notablement la baisse des prix des carburants en monnaie nationale) et des prix élevés des produits alimentaires (en raison de la sécheresse en Afrique australe et orientale) ont compensé aussi dans une certaine mesure les gains tirés de la baisse des prix du pétrole.
Néanmoins, les investissements en cours dans les infrastructures et la vigueur de la consommation dans des pays tels que la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie devraient porter la croissance à 6–7 % ou plus cette année et l’année prochaine. Par contre, en Éthiopie, l’économie est freinée par une sécheresse, et la croissance devrait ralentir considérablement pour atteindre 4,5 % (contre 10,2 % en 2015).