L’Université Yale, l’un des plus prestigieux établissements d’enseignement supérieur des États-Unis d’Amérique, honore deux Africaines : Ngozi Okonjo-Iweala, la Ministre nigériane des Finances et Angélique Kidjo, chanteuse et compositrice béninoise de renommée mondiale.
Ngozi Okonjo-Iweala, brillante réformatrice
La Ministre a été nommée docteur honoris causa en lettres humaines lors de la cérémonie de remise des diplômes 2015 de Yale, qui s’est tenue lundi à New Haven, au Connecticut. Elle sera seulement le deuxième citoyen nigérian à recevoir la plus haute distinction de l’Université depuis la fondation de cette dernière il y a 314 ans. Précédemment, un doctorat honoris causa en lettres avait été décerné en 1980 à Wole Soyinka, lauréat du prix Nobel.
À la remise du titre, le professeur Peter Salovey, président de l’Université, a décrit Mme Okonjo-Iweala comme étant « une réformatrice brillante et un agent de la fonction publique dévoué. »
Il a poursuivi en indiquant que la Ministre « avait été à l’origine des efforts déployés pour stabiliser et favoriser la croissance de l’économie nigériane, en luttant contre la corruption généralisée au sein du gouvernement et en améliorant la transparence et la discipline fiscales. »
Le doctorat honoris causa de l’Université Yale est considéré de par le monde comme étant un titre honorifique très important.
L’établissement indique que « ceux qui ont reçu ce titre honorifique sont des universitaires, des agents de la fonction publique, des lauréats du prix Nobel et des chefs d’États. »
« Ils représentent collectivement les aspirations de cet établissement. Les récipiendaires des doctorats honoris causa décernés par l’Université Yale sont des modèles d’excellence et de service pour nos étudiants, nos diplômés, notre communauté et le monde entier », indique l’établissement.
En sa qualité de Ministre des Finances en 2004, Mme Okonjo-Iweala et l’équipe économique qu’elle dirigeait ont contribué à ce que le Nigeria obtienne un allègement de sa dette, effaçant 30 milliards de dollars de dettes envers le Club de Paris, entraînant ainsi le triplement des taux de croissance.
Lors de son deuxième mandat en tant que Ministre des Finances en 2011, Ngozi Okonjo-Iweala a mis l’accent sur l’établissement de bases solides et d’institutions essentielles à la survie et au soutien de l’économie. Elle a combattu avec courage la corruption au sein de la gouvernance, en faisant preuve d’un dévouement absolu et d’une inlassable énergie.
Angélique Kido, pionnière culturelle et humanitaire
Angélique Kidjo est de longue date Ambassadrice UNICEF de bonne volonté et fondatrice de la Fondation Batonga, une organisation conçue pour donner aux jeunes femmes et des filles en Afrique à travers l'enseignement supérieur.
Le site Web de l'Université de Yale écrit sur l'icône béninoise, « A travers vos chansons et compositions (...), vous êtes désormais reconnue comme l'une des grandes voix africaines du monde. Dans votre musique, vous embrassez un spectre éblouissant de genres, des rythmes ouest-africains traditionnels au jazz, en passant par le funk, la rumba et la salsa. Vous chantez avec votre âme et invoquez la conscience. Vous êtes un leader culturel et humanitaire. Avec passion, chaleur et générosité, vous travaillez sans relâche pour l'autonomisation et l'éducation des femmes et des filles africaines, et servez d'ambassadrice à l'Unicef. Vous êtes une amie de Yale, et nous sommes ravis de vous accorder ce grade de docteur en musique. »
Outre Ngozi Okonjo-Iweala et Angélique Kidjo, d’autres personnalités ont été honorées, parmi lesquelles Janet Yellen, Présidente du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale des États-Unis ; Gayatari Chakravorty Spivak, professeur d’université et membre fondatrice de l’Institute for Comparative Literature and Society (Institut pour la littérature comparative et la société) auprès de l’Université Columbia ; Jeffrey Michael Friedman, professeur et directeur du Starr Center for Human Genetics (Centre Starr pour la génétique humaine) auprès de l’Université Rockfeller ; les inventeurs et entrepreneurs Elon Musk et Dean Kamen, et bien d’autres encore.
Par le passé, Yale a honoré une poignée d’autres Africains, dont la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf et l’archevêque Desmond Tutu.