PricewaterhouseCoopers (PwC), a lancé aujourd’hui lors de l’Africa CEO Forum 2015 la première édition de son rapport « Into Africa the continent’s cities of opportunity », qui met en lumière les 20 villes africaines parmi les plus dynamiques du continent. Le Caire, Tunis, et Johannesburg sont les trois premières du classement, créé, selon PwC, pour suivre à la fois l’évolution démographique, l’urbanisation, les changements technologiques, le transfert de pouvoir économique et le changement climatique.
Le rapport souligne que l’urbanisation revêt une importance particulière pour les villes. En 2030, la moitié de la population africaine vivra dans les villes où l’activité économique et la croissance seront concentrées. Le rapport indique que « les grandes tendances mondiales se heurtent à travers l’Afrique ». Il renvoie à l’essor des classes moyennes, à la forte croissance démographique avec une amélioration de la la mixité en termes d’âge, à l’innovation technologique et au choix croissant de partenaires d’investissement venant des pays du Sud, ainsi qu’au rythme effréné de l’urbanisation comme moteurs de la transformation du continent.
Stanley Subramoney, Responsable de la Stratégie pour l’Afrique australe chez PwC, explique que le rapport cherche à répondre à la question « qu’est-ce qui fait qu’une ville africaine est une ville d’opportunités » en développant une série de questions que les investisseurs devraient se poser et des thèmes sur lesquels les politiciens et élus municipaux peuvent travailler pour améliorer leur compétitivité. « Ce rapport évalue la façon dont les villes performent non seulement au niveau régional mais aussi d’un point de vue international ; ce qui est extrêmement important pour que ces villes puissent rivaliser et prospérer à ces deux niveaux », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Quatre indicateurs ont été étudiés : l’économie, les infrastructures, le capital humain et la population/société (qui lui-même contient 29 variables). De cette analyse, deux classements ont émergé : « Général » et « Villes d’avenir ».
Quatre indicateurs ont été étudiés : l’économie, les infrastructures, le capital humain et la population/société (qui lui-même contient 29 variables). De cette analyse, deux classements ont émergé : « Général » et « Villes d’avenir ».
Les villes d’Afrique du Nord montrent la voie à suivre
Quatre des cinq plus grandes villes de la liste sont situées en Afrique du Nord: Le Caire, Tunis, Alger et Casablanca ; la cinquième étant Johannesburg.
La prépondérance des villes d’Afrique du Nord en tête du classement est principalement due à leur ancienneté. Cela leur a donné le temps de développer les infrastructures et un cadre réglementaire et juridique, ainsi que d’établir un écosystème socio-culturel. Johannesburg est la seule exception à cette tendance, car elle n’a été fondée que plus récemment, en 1886, et s’est rapidement développée pour des raisons politiques. Aussi, son infrastructure et ses services sont comparables à ceux des villes africaines plus établies.
Les villes d’avenir
Un autre critère majeur du potentiel d’une ville est la vision qu’elle a de son avenir. Accra, la capitale du Ghana, est un bon exemple de ville qui a une bonne réputation dans toute l’Afrique et au-delà pour la qualité de son infrastructure de communication, son faible taux de criminalité et sa démocratie stable. Économiquement, elle occupe le deuxième rang à la fois grâce à son attractivité en tant que destination pour les investissements directs étrangers (IDE) et à la diversité de son PIB.
La plupart des villes africaines d’avenir peuvent (et veulent), avec un peu d’effort et d’organisation, grimper en tête du classement général de PwC. En outre, beaucoup d’entre elles sont déjà devenues des plates-formes régionales clés, telles que Dar es-Salaam et Douala pour les télécommunications, Accra et Lagos pour la culture, et Nairobi pour les services financiers.
En dehors de ces cinq premières villes, Kigali arrive en tête pour la facilité de faire des affaires et les dépenses de santé. Abidjan se classe numéro un dans les catégories croissance de la classe moyenne et diversité. Dar es-Salaam est championne en termes de croissance du PIB. Nairobi supplante toutes les villes d’Afrique en termes d’IDE.
Avec une croissance moyenne de 5%, une démographie dynamique et une classe moyenne en pleine expansion, l’Afrique est extrêmement attrayante pour les investisseurs. Après avoir subi une période de pessimisme quant à l’avenir du continent puis un certain optimisme disproportionné, les dirigeants aujourd’hui affichent une vision plus réaliste de la situation économique du continent. C’est ce que PwC appelle « l’afro-réalisme ».