La fondation World Wide Web vient de publier son premier Web Index. Ce classement mondial qui porte sur 61 pays tient compte des infrastructures et outils de communication, de la qualité du contenu, et de l impact politique, économique et social d Internet. Tour d horizon des pays africains de la liste.
Les pays africains à la bourre
7 des 10 pays les moins bien classés de l index mondial sont des pays africains : par ordre croissant, le Cameroun, le Mali, la Namibie, l Ethiopie, le Bénin, le Burkina Faso et le Zimbabwe.
Le premier de la classe en Afrique est la Tunisie, avec un score de 50,68/100 à la 30e position mondiale, loin derrière la Suède à 100/100 en tête du classement mondial devant les Etats-Unis et le Royaume Uni. La Tunisie s impose en Afrique sur quasiment tous les volets mesurés : impact social, impact politique et niveau d utilisation du Web.
En deuxième et troisième position de la toile africaine, se trouvent respectivement l Afrique du Sud et l Egypte.
L ile Maurice, 4e en Afrique, doit son classement à ses infrastructures en matière de technologies de l Internet.
Le Mali, 13e en Afrique sur les 18 pays africains présents dans l index, est le pays dans lequel Internet est le moins utilisé.
Le Bénin, 16e en Afrique, fait défaut en matière d impact économique du Web.
Les mauvais élèves du web africains sont le Zimbabwe, dernier de la liste précédé par le Burkina Faso.
Une méthodologie rigoureuse
Pour établir son classement, la fondation s est basée sur une série de statistiques fournies, notamment, par la Banque mondiale, le Forum économique mondial, les Nations unies, Reporters Sans Frontières et la CIA.
Le Web Index est un indice composite basé sur trois sous-indices à poids variables :
- Sous-indice 1 : Infrastructures de communications et institutionnelles
- Sous indice 2 : Utilisation et qualité du contenu Web
- Sous-indice 3 : Impact politique, économique et social
La Tunisie, par exemple, a enregistré un recul ces dernières années en termes d'infrastructures mais se trouve à la première place de l'Index en Afrique grâce à l'amélioration de l'accès aux contenus et à une augmentation de ses contenus Web. En 2007, seulement 17% de la population tunisienne utilisait l'Internet contre 39% aujourd'hui.
Riche en enseignement
Outre le classement, plusieurs enseignements ont pu être tirés du Web Index :
- 60% des individus dans le monde n ont pas accès à Internet, malgré les 3,4 milliards d utilisateurs du web. En Afrique, moins d une personne sur trois a accès à ces services.
- Environ 30% des pays recensés par le Web Index imposent au niveau étatique des restrictions d accès ou d usage, « tandis que près de la moitié d entre eux montrent des atteintes croissantes à la liberté de la presse », selon le communiqué de la W3F.
- La perception de la qualité ou de l impact du web n est pas toujours directement liée à la qualité des infrastructures ou à la liberté d accès. Les pays d Afrique du Nord, par exemple, auraient été très fortement touchés par l impact du web lors des révolutions du printemps arabe, alors que leurs infrastructures ne sont pas au niveau de l Europe voisine.
Dans une interview accordée à la BBC, Tim Berners-Lee, président du World Wide Web consortium (W3C), l un des principaux contributeurs de la création du web, estime qu en « mettant un coup de projecteur sur les barrières contre le web pour tous, l Index est un outil puissant pour permettre aux individus, aux gouvernements et aux organisations d améliorer leurs sociétés ».