L idée de promouvoir la production de maïs assurée par des petits producteurs avance vers sa concrétisation grâce à un prix décerné à un Ougandais innovateur.

 

C'est avec surprise et humilité que M. Johnstone Baguma Kumaraki a réagi après avoir appris qu'il avait été déclaré gagnant des concours en ligne d'Africa Rural Connect (ARC), un programme parrainé par l'Association nationale du Corps de la paix (National Peace Corps Association ou NPCA), et ce, surtout après avoir vu l'ensemble des différents projets qui avaient été soumis.

 

« Ce prix est un grand accomplissement et une étape historique pour notre organisation, et reflète notre engagement en faveur de l'autonomisation des collectivités rurales », a dit M. Kumaraki, fondateur et directeur général de Toro Developement Network, connu simplement sous son raccourci ToroDev.

 

Le jury du concours a choisi d'octroyer le prix de 12.000 dollars à M. Kumaraki afin qu'il mette en Suvre son projet visant à renforcer la culture du maïs dans les petites exploitations agricoles de l'Ouganda.

 

M. Kumaraki et son projet intitulé « Accroître les revenus des petits producteurs ruraux de maïs par le biais de la promotion de la valeur ajoutée et de la commercialisation collective du maïs dans les circonscriptions du Kyegegwa et du Kyenjojo dans l'ouest de l'Ouganda » ont remporté le concours auxquels 1.200 projets avaient été soumis.

 

« Il y avait beaucoup de bonnes idées et nos juges ont eu du mal à choisir le gagnant du grand prix », a dit Mme Molly Mattessich, responsable des initiatives sur Internet de la NPCA et ancienne bénévole du Corps de la paix au Mali. « Le projet de M. Kumaraki pour la culture du maïs dans les régions rurales est un modèle des initiatives au niveau local dont d'autres peuvent s'inspirer pour contribuer au développement de l'Afrique rurale. »

 

ToroDev est une organisation non gouvernementale (ONG) dont l'objectif est de promouvoir l'accès aux technologies de l'information et des communications et leur usage stratégique dans les collectivités locales de l'Ouganda occidental afin d'améliorer le développement. Selon ses responsables, le maïs a un effet « multiplicateur » car il constitue un aliment de base ainsi qu'une source de revenus pour les petits exploitants agricoles des collectivités rurales.

 

Le projet de M. Kumaraki vise à accroître les capacités des petits cultivateurs de maïs afin d'augmenter leurs revenus et leur accès aux marchés urbains en leur fournissant des entrepôts locaux.

 

M. Kumaraki a dit que son organisation avait encouragé les familles rurales à se doter de téléphones mobiles en ciblant d'abord les agriculteurs influents dans les collectivités et en leur envoyant les prix actuels du maïs sur les marchés par le biais de textos.

 

« Nous avons décidé de faire encore plus dans le cadre de ce projet en nous focalisant sur d'autres questions, telles que la réduction des pertes, le transport des récoltes et leur entreposage », a déclaré M. Kumaraki dans un entretien accordé à America.gov. La première étape sera de décider, avec l'accord des agriculteurs, de l'emplacement de cinq centres d'entreposage auxquels ils auront facilement accès de même que les acheteurs potentiels qui devront transporter le maïs aux marchés urbains.

 

« Dans le court terme, les agriculteurs pourront entreposer leurs récoltes en gros, mais plus tard, nous avons l'intention de transformer ces dépôts en centres de commercialisation, avec des stands d'information, la connectivité à l'Internet et des prises électriques pour charger les batteries des téléphones portables », a expliqué M. Kumaraki.

 

« Et en dernier lieu, nous espérons aider les petits exploitants à créer leurs propres établissements de crédit et des banques de villages qui seraient situés dans les mêmes centres de commercialisation et appartiendraient à des groupes de foyers. »

 

L'initiative Africa Rural Connect, lancée en 2009 par la NPCA, l'organisation sans but lucratif de soutien aux anciens bénévoles et à l'entière communauté du Corps de la paix aux États-Unis, est un réseau mondial en ligne qui vise à promouvoir la réflexion commune sur les solutions aux besoins des agriculteurs africains.

 

Financé initialement par la fondation Bill et Melinda Gates, le projet ARC réunit des idées proposées par des personnes qui vivent et travaillent sur le continent.

 

« Les meilleures idées viennent des gens sur le terrain et de la collaboration entre tous », a déclaré Mme Mattessich. « Nous avons d'abord commencé par les membres de notre groupe puis nous avons tendu la main au réseau d'anciens bénévoles du Corps de la paix qui avaient servi en Afrique, ensuite aux agriculteurs ruraux du continent et enfin à la diaspora africaine. »

 

Mme Mattessich a expliqué que le site Internet de son ONG - www.arc.peacecorpsconnect.org - est construit sur le principe de la collaboration, de manière à ce qu'une idée formée en ligne puisse attirer les ressources et les partenaires nécessaires pour devenir un plan concret de mise en Suvre.

 

L'ARC sélectionne huit projets par an qui reçoivent des dons de 1.000 dollars puis décerne son grand prix à la fin de l'année au gagnant choisi parmi toutes les propositions de projets.

 

Le forum est ouvert gracieusement à tous ceux qui ont accès à l'Internet. Le site accepte des idées sur l'amélioration de son caractère collaboratif et s'est considérablement élargi depuis sa création.

 

« Nous avons ajouté un nouvel élément, qui permet aux gens de parrainer un projet en donnant de leur temps ou de leur argent », a indiqué Mme Mattessich. « On ne fait pas de transactions directement sur le site ; celui-ci permet seulement aux organisations d'entrer en contact les unes avec les autres. »

 

Ce sont ces relations établies entre les différentes organisations que M. Kumaraki espère voir se concrétiser, maintenant que ses idées ont été reconnues grâce à sa victoire au concours d'ARC 2010.

 

« Cela vous encourage quand vous travaillez dur et que vous recevez un prix comme celui-ci, mais le plus important, c'est que cela vous ouvre des portes dans la communauté des bailleurs de fonds et des partenariats », a souligné M. Kumaraki. « Ce serait bien de pouvoir former des partenariats avec d'autres programmes et d'obtenir plus de soutien. »

 

(Les articles du site «America.Gov» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/)