L’Afrique, terre riche en ressources naturelles et une culture diversifiée, est un continent où 65% de la population a moins de 20 ans. Avec un taux d’urbanisation croissant, le continent, plus que jamais est convoité.
Alors que l’Asie était considérée, il y a de cela 5 ans comme la zone de prédilection des investissements étrangers, les marchés frontières africains, selon une étude menée par Economist Intelligence Unit auprès de 158 investisseurs institutionnels pour le fonds d’investissement Abu Dhabi Invest, offriront les meilleures opportunités mondiales dans les prochaines décennies. Et les secteurs les plus en vue sont principalement : l’agrobusiness, les mines, les bâtiments et travaux publics, les nouvelles technologies de l’information et de la communication et les services financiers.
Selon, les estimations du Fonds Monétaire International, la croissance de sept économies africaines atteindra 8% cette année (Côte d’Ivoire, Ghana, Angola) et parmi les dix meilleures croissances économiques mondiales, six (6) sont issues du continent africain. Quand bien même une rapide croissance économique ne se traduit pas nécessairement par d’impressionnants profits ou retours sur investissement, on se rend tout de même compte que l’Afrique est de plus en plus attractive. En effet, en dépit de l’instabilité politique et des troubles sociaux qu’ont connus plusieurs pays du continent (révoltes populaires en Afrique du Nord, crise politique en Côte d’Ivoire, crise malienne), les investisseurs demeurent optimistes.
À Arusha (Tanzanie), la Banque africaine de développement (BAD) a présenté le 28 mai, lors de son assemblée générale, ses perspectives économiques pour l’Afrique en 2012 et 2013. Elle table sur un taux de croissance de 4,5 % en 2012 et 4,8 % en 2013 contre 3,4 % en 2011. L’Afrique subsaharienne devrait largement mener la tendance, avec une progression du PIB prévue à 5,4 % en 2012 (perspectives du Fonds Monétaire International), contre 3 % en Afrique du Nord.
Toutefois, il faut souligner que les perspectives économiques pour le continent africain dépendent de nombreux facteurs qui échappent aux prévisions, notamment le ralentissement de la croissance mondiale, conflits politiques et militaires sur le continent. En effet, si l’Afrique est aujourd’hui aux yeux des investisseurs une nouvelle terre d’opportunités, cette embellie reste fragile et mal répartie, car portée essentiellement par les exportations de matières premières. La crise de la zone Euro, premier partenaire de l’Afrique, avec une succession des plans d’austérité, pourrait entraîner une baisse des exportations des matières premières pour l’Afrique, qui a construit depuis une décennie sa croissance de 5% l’an sur les ressources de son sous-sol.
Les Petites et Moyennes Entreprises (PME), quant à elles, contribuent très faiblement à cette croissance africaine. Seul un quart du PIB africain (3,4 % en 2011) provient de 65 millions de PME, a fait remarquer M. Mthuli Ncube, économiste en chef et vice-président de la BAD. Celles-ci représentent pourtant 90 % du secteur privé, près des trois quarts des emplois créés sur le continent et constituent l’essentiel du tissu économique africain. Sachant que la création d’entreprise est le poumon du développement économique, il est donc grand temps de répondre à l’un des plus grands soucis des PME africaines: leur besoin de financements.
Notons, en effet, que la création d’entreprise et donc les habitudes d’investissement différencient les pays africains anglophones des francophones dans le cycle de vie d’une entreprise.
L’entrepreneur africain francophone privilégie le financement de la phase de développement de son entreprise par du capital à travers des fonds d’investissement et de capital-risque. Par contre, l’entrepreneur francophone finance généralement la phase de développement de son entreprise par la dette bancaire. Mais dans un environnement des affaires souvent hostile, le financement bancaire, demeure inaccessible, les banques imposant de nombreuses garanties (hypothèque immobilière, montant à emprunter en DAT). Et même si la BAD est sur le point de lancer un fonds de garantie, African Guarantee Fund, pour tenter de faciliter l’accès des PME aux crédits bancaires, le capital-investissement et le capital-risque font partie des meilleures solutions au problème de financement des PME africaines.
En Afrique francophone surtout la zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest africaine), la notion de private equity ou venture capital est encore méconnue ou du moins ce secteur est en faible croissance. Les investisseurs doivent s’intéresser à cette zone, car l’UEMOA est une zone riche en ressources naturelles, en croissance, comptant parmi ses Etats membres le premier producteur mondial de cacao (Côte d’Ivoire), le premier producteur africain de coton (Burkina Faso) et l’un des leaders mondiaux de la production d’uranium (Niger). La Côte d’Ivoire, poumon économique de cette zone (30,66 % du PIB nominal de cette zone) est de retour. En effet, la crise politique ayant été surmontée, ses perspectives de croissance de la Côte d’Ivoire sont solides. La Côte d’Ivoire renaît de ses cendres et sa croissance réelle atteindrait 8 à 9 % en 2012, pour se stabiliser à moyen terme à 5-6 %, portée par l’affermissement de la confiance, la normalisation politique, l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE et les nombreuses missions de prospection et d’échanges entamées depuis Avril 2011 par de nombreux bailleurs de fonds.
Ci dessous le taux de croissance du PIB réel dans l’espace UEMOA:
Pour apporter une autre solution au problème de financement des PME de la zone UEMOA, La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a élaboré un nouveau projet de création d’un compartiment pour les Petites et Moyennes Entreprises. Une cotation en Bourse représente bien évidemment, en plus du capital-investissement ou du capital-risque un autre moyen pour ces entreprises de lever des fonds et par conséquent de mettre en place une bonne gestion administrative et financière, produire des états financiers consolidés par des commissaires aux comptes et avoir de meilleures relations avec les banquiers. La liquidité dans la région est abondante et il faut juste trouver le moyen de l’investir au capital des PME de la zone. Il est bon de souligner que « La BRVM est la seule Bourse en Afrique qui ne dispose pas de compartiment destiné aux PME ».