Indice de développement des TIC : Le classement africain

Dans son rapport de référence annuel, Mesurer la société de l’information, l'IUT a publié le classement des pays les plus développés dans les TIC basé sur l’Indice de Développement des TIC (IDI).

L’indice IDI est une valeur repère composée de onze indicateurs, qui a pour objectif de suivre et de comparer les progrès accomplis en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC) dans différents pays en mesurant :

  • le niveau et l’évolution dans le temps des progrès en matière de TIC au sein des pays et par rapport aux autres pays ;
  • les progrès accomplis en matière de développement des TIC, tant dans les pays développés que dans les pays en développement ;
  • la fracture numérique, c’est-à-dire les différences existant entre les pays ayant des niveaux de développement des TIC différents ;
  • Le potentiel de développement des TIC ou la mesure dans laquelle les pays peuvent utiliser les TIC pour améliorer la croissance et le développement.

L’indice IDI est divisé en trois sous-indices – accès, utilisation et compétences – chacun.

Trois-quarts (29 sur 38) des pays d’Afrique subsaharienne sont considérés comme faisant partie des pays les moins connectés. Les dix derniers pays au classement IDI 2013 sont tous des pays africains, dont la République centrafricaine – seul pays ayant une valeur IDI inférieure à un. Parmi les Etats africains, seuls l’Ile Maurice (5.22) et Les Seychelles (4.97) obtiennent une note supérieure à la moyenne mondiale (4.77). Ces résultats montrent l’existence d’une grave fracture entre les régions et indiquent que la grande majorité des pays du continent doivent encore développer leurs sociétés de l’information.

Pays # en Afrique # Mondial IDI
Maurice 1 70 5,22
Seychelles 2 75 4,97
Egypte 3 89 4,45
Afrique du Sud 4 90 4,42
Cap Vert 5 93 4,30
Maroc 6 96 4,27
Tunisie 7 99 4,23
Botswana 8 104 4,01
Ghana 9 113 3,46
Algérie 10 114 3,42
Namibie 11 117 3,24
Zimbabwe 12 121 2,89
Soudan 13 122 2,88
Kenya 14 124 2,79
Gabon 15 126 2,66
Swaziland 16 128 2,60
Sénégal 17 130 2,46
Lesotho 18 132 2,36
Nigeria 19 133 2,35
Gambie 20 135 2,31
Congo 21 137 2,24
Angola 22 139 2,17
Cameroun 23 140 2,10
Djibouti 24 141 2,08
Mali 25 143 2,04
Zambie 26 144 2,02
Ouganda 27 146 1,94
Mauritanie 28 147 1,91
Rwanda 29 148 1,86
Bénin 30 149 1,84
Côte d’Ivoire 31 151 1,80
Tanzanie 32 152 1,76
Libéria 33 153 1,70
Guinée-Bissau 34 154 1,67
Burkina Faso 35 156 1,56
RD Congo 36 157 1,56
Malawi 37 158 1,52
Mozambique 38 159 1,52
Madagascar 39 160 1,42
Guinée 40 161 1,42
Ethiopie 41 162 1,31
Erythrée 42 163 1,20
Tchad 43 164 1,11
Niger 44 165 1,03
Rép. Centrafricaine 45 166 0,96

 

Il ressort d’une comparaison des valeurs de l’Indice IDI régional au cours de l’année dernière, mesurées d’après le taux moyen de croissance des valeurs IDI, que d’autres régions progressent plus vite que l’Afrique. Autrement dit, le développement des TIC ne progresse pas assez en Afrique pour que ce continent puisse rattraper d’autres régions plus avancées. En particulier, le manque de largeur de bande Internet internationale freine considérablement le développement des TIC et le taux de pénétration des TIC dans les ménages reste très faible.

Note d’espoir, toutefois, la large bande mobile se développe très rapidement : alors qu’on observe ces taux de croissance à deux chiffres dans toutes les régions, l’Afrique se distingue par un taux de croissance qui dépasse les 40% – soit le double de la moyenne mondiale. Fin 2014, le taux de pénétration de la large bande mobile en Afrique frôlera les 20%, alors qu’il était de moins de 2% quatre ans plus tôt. Cela s’explique en partie par la forte croissance dans des pays très peuplés comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud, où le taux de pénétration du large bande mobile a atteint 37% pour l’un et 29% pour l’autre, fin 2013.

Dans les pays en développement, la grande majorité des abonnements concernent toujours la 2G, mais la 3G est en pleine expansion et dépassera la 2G d’ici quelques années. Ces tendances devraient toutefois évoluer sensiblement à court terme, alors que de plus en plus de pays déploient des technologies et services 3G+, et compte tenu de la forte progression des abonnements au large bande mobile. Parallèlement, il faudra tenter de résoudre le problème de l’attribution de fréquences radioélectriques pour veiller à ce que la demande croissante d’accès mobile haut débit puisse être satisfaite, y compris dans les zones rurales, où les parties de spectre supplémentaires dégagées par le dividende numérique pourraient jouer un rôle crucial dans la généralisation de l’accès au large bande mobile. La part des pays en développement dans la totalité de la largeur de bande internationale est passée d’environ 9% en 2004 à presque 30% en 2013.

Analyste sur Nextafrique.com.

Ingénieur en chimie fine, Kader travaille à Londres comme chercheur au sein d'une société de cosmétique. Ces centres d'intérêts sont la technologie, le développement durable et les sciences en général