L'Afrique ferait bien de se méfier des perturbations économiques qui s'accumulent dans le ciel européen et de consolider ses défenses contre la récession imminente de l Occident l'année prochaine. Puisque l'architecture économique de l'Afrique a été indexée sur le modèle occidental, la crise de la zone euro va sans doute avoir un impact négatif sur l'Afrique.
Elle est susceptible de conduire à la contagion financière dans le secteur bancaire, à une forte baisse du commerce liée à la réduction des importations et des investissements étrangers directs.
L'Afrique pourrait se consoler en s alignant sur les économies émergentes comme le Brésil, l'Inde et la Chine afin de se prémunir contre les effets de la crise & Mais s'établir sur cette option sera un palliatif, par opposition à une cure, car ces pays connaîtront également des remous à l avenir.
La crise en Afrique de l'Ouest offre une occasion de repenser son architecture économique; en regardant vers l'intérieur et en exploitant ses ressources, et cultiver une masse critique de gens d'affaires qui peuvent fournir le plus grand marché d'Afrique et le reste du monde.
Les affaires prospèreraient que le continent si les pays africains :
- baissaient leurs barrières commerciales,
- harmonisaient leurs procédures d'octroi de licences commerciales,
- réduisaient les temps de contrôles aux frontières,
- et amélioraient l'efficacité de leurs systèmes judiciaires.
L'avenir de la création de richesses en Afrique réside dans la reconnaissance par les décideurs que leurs pays ne sont que des provinces à l intérieur d un vaste continent africain, et dans la mise en place d une politique économique saine. Cela passerait par une assiette fiscale élargie, la multiplication des centres d'activité économique et le sevrage d'une dépendance excessive à l'aide et à l'exportation de matières premières.
Ne pas le faire ne ferait que perpétuer le statu quo qui a pendant des siècles relégué les peuples du continent à une économie de consommation plutôt qu à la production.