Le petit Larousse définit une coopération comme une « méthode d action par laquelle des individus ou des familles ayant des intérêts communs constituent une entreprise o? les droits de tous sont égaux et o? le profit réalisé est réparti entre les seuls associés au prorata de leur participation à l activité sociétaire ».
Selon l Alliance Coopérative Internationale, les coopératives sont basées sur « des valeurs d auto-assistance, d'auto-responsabilité, de démocratie, d'égalité, d'équité et de solidarité. »
Bien que les coopératives soient généralement formées par un groupe de personnes d un même secteur qui s'unissent avec l'intention de créer de meilleurs débouchés commerciaux pour tout le monde, il y a effectivement quelques pays en Afrique qui renferment des coopératives créées par le gouvernement, comme le sont certaines entreprises.
Le Mozambique, l'Ethiopie, et le Malawi sont trois des pays qui abritent des coopératives qui marchent. La majorité d'entre elles impliquent les agriculteurs. Pour aller un peu plus loin, l'Ethiopie détient même une bourse des matières premières où les cultures, qui sont récoltées par leurs coopératives, sont achetées et vendues sur le marché international à travers la Bourse des marchandises en Ethiopie (ECX).
Comment les PME peuvent-elles entrer en affaires avec une coopérative en Afrique?
Paul Guenette, premier vice-président de l'ACDI/VOCA, recommande que de chercher d'abord à savoir quels produits la PME souhaite cibler et de trouver une coopérative sur le point de réussir, autrement dit une coopérative qui pourrait devenir numéro un avec votre participation.
« Les coopératives les plus sophistiquées sont là autour de nous à faire du marketing. Les opportunités pour les PMEs et les entrepreneurs sont à mi-niveau, là où elles ne sont pas encore couronnées de succès. Je pense qu à mi-niveau, les PMEs et les entrepreneurs sont plus susceptibles de trouver une bonne affaire parce que vous trouverez les coopératives qui sont à la recherche d'un partenaire pour commercialiser leur produit ». Il s'agit essentiellement d'un scénario gagnant-gagnant pour toutes les personnes impliquées.
Guenette recommande que lors de la recherche de la bonne coopérative avec laquelle s associer, vous devriez regarder la capacité, la fiabilité, les volumes et la qualité des produits que la coopérative peut mettre à la disposition ainsi que les conditions associées à la saisonnalité. Essayez de savoir s'il y a une période où elles peuvent vendre leurs produits, mais avec en parallèle une longue période d indisponibilité. « Et vous voulez examiner la validité de la coopérative, ainsi que les compétences des cadres qui la gèrent », ajoute Guenette.
Les ONGs, un levier pour gérer le risque spécifique ?
Il y a un risque inhérent à faire des affaires n'importe où, mais les régions en développement ont leur propre ensemble de risques. Heureusement, il y existe des mécanismes, sous la forme d'ONGs, qui sont prêts à assumer une partie de ce risque pour vous, dans l'espoir de voir les coopératives réussir.
Selon Guenette, « Les entrepreneurs sont aptes à trouver des organisations internationales, telles que l'ACDI/VOCA, qui renforcent sur place les groupements de producteurs. Nous n aimerions rien de plus que d'avoir des opportunités d'affaires privées pour ces coopératives. »
Les entrepreneurs devraient vérifier auprès de leur ambassade dans le pays pour savoir qui travaille avec les coopératives. Il pourrait y avoir des partenariats public-privé dans lesquels ils pourraient s'impliquer. Les entrepreneurs pourraient trouver des alliés sur le terrain qui sont dans le secteur du renforcement des coopératives locales particulièrement aux niveaux de leur transparence, leur comptabilité, leur gestion, leur planification stratégique, leur marketing, leurs compétences techniques, et leur capacité à fournir ces compétences techniques à leurs membres.
Dans ce scénario, les entrepreneurs arrangent une affaire tripartite au sein de laquelle la coopérative et l'entrepreneur font faire des affaires et l'ONG internationale soutient cet effort. Cela peut aider à réduire le risque de l'opportunité d'affaire.
Certification, dirigeants, organisation & Comment choisir la meilleure coopérative ?
Un autre facteur à considérer est de savoir si une coopérative est certifiée. Il existe une variété de programmes de certification, y compris la certification ISO et le commerce équitable. Elles apportent la preuve du niveau de la capacité, ainsi que le sérieux dévouement pour la qualité et de détail, de la part de la coopérative.
« Nous avons des coopératives de café en milieu rural au Rwanda qui sont bio et issues du commerce équitable certifié et vraiment fortes, ... le fait qu elles soient certifiées chaque année par un organisme international, donne un signal fort à un investisseur quant à leur degré de gravité et de capacité », note Guenette. C'est aussi un bon raccourci pour entrer dans le marché rapidement.
Guenette estime que les coopératives ne sont pas seulement bénéfiques pour toutes les personnes impliquées, mais un excellent moyen pour les économies du monde à se remettre de leurs difficultés récentes.
« ( &) Nous sommes à un tournant dans le développement du monde où il y a cette énorme masse des producteurs ruraux qui sont à risque d'être privés de leurs droits et de laissés sur le côté à mesure qu elles (les économies) vont de l'avant et se mondialisent. L'ironie est que les coopératives et les groupements de producteurs sont une solution qui fait du sens pour les affaires. Donc, c'est un beau concept et le mécanisme à avoir quand vous êtes à la recherche de ce qui est contraire à une situation mondiale vraiment inquiétante ».
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Un article de Zinab L. Traoré pour nextafrique.com