"Après la pluie le beau temps", "La lumière est au bout du tunnel", "la joie succède à la tristesse" et j en passe. Il y a tant de proverbes et dictons qui nous suggèrent que même si nous nous trouvons dans une galère quel qu en soit sa nature !- aujourd hui, demain ça ira mieux.
QUAND LA TERRE DEVIENT ARIDE...
Notre vie était sans embuche, sans problème ni soucis majeur. Nous étions même fières de nos succès qui se succédaient et qui faisaient rager de jalousie notre entourage... Quand... Hum... Quand, tout à coup, soudain brusquement... Nous ne savons comment, notre « petite vie parfaite » vire au cauchemar & !!!
Jeune diplômé en quête d emploi...
Nous avons été durant tout notre parcours académique un excellent étudiant, major de promo et collectionnant les distinctions de mérite, quant au sortir des bancs nous nous retrouvons sans emploi &
Les six premiers mois nous restons motivés et nous nous attelons à continuer de chercher. Nous nous disons que la vie est juste et que nous sommes un candidat hors paires à tous les postes de notre domaine. Nous refusons même cette appellation : « chômeur ». Nous optons plutôt pour la suivante : « jeune diplômé en quête d emploi ».
& Le temps passe, les mois filent les uns après les autres. Autour de nous, même les moins méritants de nos promotionnaires, mais les mieux pistonnés occupent des postes de cadres dans des sociétés d avant-garde !... Lorsque nous les rencontrons, nous tentons de préserver notre dignité et notre assurance qui jadis était fulgurante, et nous nous maintenons sous l identité du « jeune diplômé » &
& Ce « jeune diplômé en quête d emploi », à qui peut-être la chance sourira un jour » & Ou encore qui peut-être à bout de force, à bout de nerfs, à bout de persévérance, et d espoir perdu n en n aura plus rien à faire que l on l appelle enfin « chômeur » ou « looser ».
Jeune cadre dynamique...
Nous nous sommes battus becs et ongles durant toute notre carrière pour monter les échelons, malgré notre couleur, nos contraintes familiales, ou encore notre sexe, nous y sommes arrivés. Nous constituons et représentons un exemple de réussite pour les jeunes générations Africaines & Eh oui ! Nos cadets regardent dans notre direction et se disent intérieurement « Nous n allons pas à l école pour rien, si il/elle a réussi c est que moi aussi je peux le faire » &.
Nouveau boulot, nouveau N+1, ou nouvelle restructuration, bref notre environnement professionnel est totalement bouleversé. Malgré tous nos efforts et notre mérite, notre travail est mal apprécié, continuellement remis en question pour ceci ou pour cela. La reconnaissance du fruit de notre labeur est attribuée à d autres, ces « fauves » sans scrupules !!
Notre monde s écroule, ce pourquoi nous « existions » s anéanti sous nos yeux & Ce pourquoi chaque jour nous marchions la tête haute et le torse bombé s estompe face à notre impuissance. Notre carrière, est notre vie ! Nous n avons ni été le/la super sportif/sportive & nous sommes pas mal mais ne sommes pas non plus un de ces canons de beauté sortant tout droit d un magazine & Ce boulot c est nous et avec lui nous sombrons à petit feu dans la dépression & !
Canon de beauté...
Nous sommes beau/belle et nous le savons. Innés et naturels, notre style et notre allure éblouissent de mille feux, et ça depuis notre tendre enfance. Tant de poèmes nous ont été écris, de multiples déclarations nous ont été faites, tant de personnes ont été à nos pieds prêt à combler nos moindres désirs.
Notre beauté est sans précédent, et notre renommée nous précède où que nous soyons. Nous l avons utilisée, nous en avons même usé, nous en avons bien profité...
Et ce matin-là, ...ce matin-là était un jour comme tous les autres du moins c est ce que nous pensions ! Ce matin-là, était une matinée de prise de conscience. Nous en avions assez de ces aventures sans lendemain, nous en avions assez d en user. Nous voulions que quelqu un nous aime pour autre chose que notre apparence, et nous voulions trouver en cette personne notre partenaire de vie...
Mais c est bien ce matin-là, une matinée inspirée de belles résolutions que plus rien n a « marché ». En dépit de tous nos efforts, la « chance » avait décidément tournée. « Mais que s est-il donc passé ? » & Cette beauté, fameuse, légendaire, illustre, portait à présent sur elle ce voile noir aux yeux des autres, ce voile que nous essayions d ôter, de déchirer & que nous essayions tout simplement de faire disparaître.
Et nous nous retrouvons seul(e), célibataire, sans personnes avec qui se projeter dans ces lendemains incertains.
LE DESERT
« Devenir le spectateur de sa propre vie permet d échapper aux souffrances de la vie. » Oscar Wilde
Un grand homme d exception, a dit que l on tombe pour mieux se relever... Cependant, j aurais une question à lui poser, que doit-on penser lorsqu on tombe, Tombe, TOMbe, et zut TOMBE ! Que doit-on faire quand on ne fait que tomber ?
Oui, quand on ne fait que tomber et cela de plus en plus haut à chaque fois & Et que l on se retrouve après chaque chute avec quelque chose en moins. Que l on se retrouve par exemple avec une lésion à la cheville, un hématome au genou ou encore une épaule déboitée & Et bien il est sûr qu à ce stade, la majorité d entre nous auraient la crainte de « se relever » pour ne pas avoir à affronter une éventuelle nouvelle chute &
On vit au jour le jour. On devient le reflet de nous-même.
On se laisse vivre, parce qu on est « spectateur » de notre propre vie.
On fait semblant d être nous, on fait semblant d être là.
On rit, on sourit, on paraît triste quand il le faut, mais au fond de nous-même toutes ses émotions font parties de cette grande scène de théâtre qu est la vie et dont nous sommes un des acteurs.
Ce sentiment d impuissance face à la vie, face à notre vie nous fait perdre tout entrain & Et on se laisse aller & Parce qu on a plus la force de « se battre » contre les aléas de la vie. Nous n avons plus la force d être « plus fort » que la vie.
Nous n avons plus d espoir. Cet espoir qui auparavant était notre moteur. Cet espoir qui fut notre source de courage. Cet espoir qui nourrissait nos ambitions aujourd hui passées.
Au point où nous en sommes, nous souhaitons secrètement quitter ce monde. Nous implorons la vie de nous permettre de quitter cette scène, où nous ne sommes plus qu un figurant faisant partie du décor.
Et quand nous nous retrouvons avec nous-même, seuls(es) face à nos successions d échecs ou face à notre parcours qui maintenant est désuet de sens, nous espérons nous endormir sans pour autant avoir à se réveiller &
Nous ne voyons plus l utilité de notre existence: au chômage & Célibataire &. Seul(e) & sana famille & ou encore sans amis & Il y a des moments où nous croyons fermement que ça ne sert à rien de continuer & de continuer de se battre contre cette vie ingrate... injuste... et ...dénuée de sens.
Nous ne nous souvenons même plus à quel âge nous avons livré notre première bataille. Cette bataille durant laquelle nous avons perdu la première partie de nous & A chaque épreuve, à chaque coup dure, à chaque déception, nous y laissons quelque chose & Et à la longue, il ne reste plus grand-chose. Aigris(es), vides, froids(es), nous sommes à présents citoyens à part entière de Zombi-ville. Avant, nous étions plein de vie, maintenant nous sommes dans la vie.
Notre mépris pour notre existence, ternis tous les autres domaines qui étaient restés jusque-là plus ou moins acceptables. Ce stock d onde négative qui est en nous influe sur toute notre vie qui ne se portait déjà pas « si » bien.
CHACUN SA ROUTE, CHACUN SON CHEMIN
« La vie offre toujours deux pentes. On grimpe ou on se laisse glisser. » Pierre Hebey
Est-ce donc ce que nous souhaitons ?
Où est donc passé celui/celle que nous étions ?
Certains parmi nous - les plus courageux, je l admets ont la force et la grandeur d esprit de tirer quelque chose de positif et de bénéfique pour leur évolution personnelle de chaque épreuve qui survient sur leur chemin.
Nous penserons peut-être qu ils ont été moins éprouvés que nous, mais ce sont des fadaises !
Nous sommes tous et toutes confrontés à des difficultés et à des épreuves. Et la valeur d un Homme ou d une Femme est estimée non pas à la somme de ses succès, non ! Mais à sa capacité de surmonter l épreuve, et d en sortir grandi(e).
Dans chaque désert se trouve une oasis, ce petit point d eau pour lequel parfois à bout de force nous nous mettons à la recherche et où nous pouvons nous abreuver afin de continuer notre traversée & Ou peut-être choisirons-nous plutôt de rester statique, déshydraté, et de nous laisser mourir sur cette terre hostile.
Cette « sélection naturelle » des plus forts n est pas fonction de notre taille, notre force physique, notre âge, ou notre sexe, mais plutôt fonction de deux variables, notre courage et notre volonté (et une troisième pour les croyants : la foi).
« La vie est comme un arc-en-ciel: il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs. »
Good Luck Guyz!!
