Une critique maladroite, un mot mal placé ou un comportement trop perso... Il suffit parfois de peu pour s'attirer le courroux de ses collègues ou de sa hiérarchie. La vie en entreprise est jalonnée de pièges que vous devez quotidiennement déjouer.
Disposer de solides compétences techniques est certes un atout mais, pour réussir à s'intégrer dans une équipe, il faut aussi réussir à en intégrer les codes et se faire apprécier de ses collègues. Cela signifie parfois savoir faire des concessions, d'autre fois apprendre à interagir avec les autres. Cela signifie surtout éviter certaines erreurs préjudiciables.
"Je ne vais jamais m'en sortir" : Dire qu'on est dépassé
Qui n'a jamais été tenté de faire part de son désSuvrement à son chef lorsqu'il se retrouve dans une situation périlleuse ? C'est une réaction tout à fait légitime à partir du moment où elle n'a pas lieu à chaque fois que vous rencontrez une petite difficulté.
"A jouer sans cesse, les victimes, vous allez donner une mauvaise image de vous, note Sylvaine Pascual, dirigeante d'Ithaque Coaching. Si un aveu de faiblesse reste acceptable, ne rien faire pour y remédier ne l'est pas." Plutôt que de vous plaindre de vos limites à longueur de journée, allez voir votre supérieur et négociez avec lui, par exemple, une formation sur vos points défaillants. Il verra que vous êtes de bonne volonté et que vous ne demandez qu'à apprendre.
"Désolé, ce n'est pas de mon ressort" : Ne pas prendre de risques
"Si dans un contexte très stressant cela peut être une façon de se protéger, explique Sylvaine Pascual, le refus de prendre des risques dans un contexte quotidien peut être l'expression de ses limites."
En refusant de sortir de sa zone de confort, on se prive de la possibilité de découvrir de nouvelles missions enrichissantes mais aussi de certaines perspectives d'évolution de carrière. Pascal Domont, vice-président de SF Coaching, fustige lui cette atteinte à la coresponsabilité qui incombe à chaque collaborateur."C'est l'entraide qui soude une équipe, explique-t-il. En refusant d'emblée de donner un feedback qui pourrait aider mon collaborateur, j'affecte son travail."
"Désolé, mais j'ai fini ma journée": Se contenter du minimum
Il ne s'agit pas de faire l'apologie des horaires à rallonge mais plutôt de pointer du doigt certains comportements consistant à faire le minimum possible. "Bien sûr que vous avez le droit de respecter vos horaires à la lettre, estime Sylvaine Pascual. Ceci étant, vous devrez alors accepter que votre évolution de carrière sera fatalement différente de celle des personnes qui prennent des risques et s'investissent à fond."
Si vous voulez grimper dans l'échelle des responsabilités, vous devez savoir faire un effort et rester un peu plus longtemps lorsque la situation l'exige. Vous prouverez ainsi votre attachement à l'entreprise et votre capacité à vous adapter. Attention toutefois ceci ne doit pas devenir une mauvaise habitude : vous avez aussi le droit à une vie privée.
"Tu as vu comme son pull est moche" : Colporter des ragots
"Une grande partie du stress en entreprise est liée à la piètre qualité des relations interpersonnelles", note Sylvaine Pascual. Une mauvaise ambiance générale va être directement génératrice de stress. Tout comportement du type potins est à proscrire, d'autant plus que, si vos collègues rient à vos moqueries, ils ne pourront s'empêcher de penser que vous devez en dire autant derrière leur dos.
Sylvaine Pascual regrette ces comportements négatifs qui n'ont que pour seul effet de générer de la méfiance. "Il faut essayer de chercher le positif chez les collègues, conseille-t-elle. En s'ouvrant aux autres, on s'inscrit dans une dynamique positive et on réussit à instaurer un esprit de groupe."
"Mon chef est un incapable" : Dénigrer son supérieur
Dénigrer son chef est un passe-temps auquel s'adonnent nombre de collaborateurs en entreprise. Cet exutoire n'en reste pas moins dangereux. "Il vaut mieux éviter de s'épancher sur son chef même si cela fait du bien et que notre entourage abonde dans notre sens", considère Pascal Domont. N'oubliez pas l'adage populaire qui affirme que : "les murs ont des oreilles".
Eventuellement, vous pouvez vous confier à votre entourage personnel mais vous devez absolument éviter de trop en dire devant la machine à café. Cela pourrait se retourner contre vous. Et puis, vous devez savoir prendre du recul par rapport au comportement de votre chef. Comme le rappelle Pascal Domont, "les compétences d'un manager sont différentes de celle d'un opérationnel". Chacun a des qualités que l'autre ne possède pas forcément.
"Passe moi ton dossier si tu dois partir" : Faire le travail des autres
Aider les autres c'est bien, à condition que cela n'affecte pas trop notre travail personnel. A trop s'éparpiller, on a tendance à perdre en efficacité. Par ailleurs, "on court le risque de s'inscrire dans un cercle vicieux, concède Sylvaine Pascual. Les autres peuvent finir par considérer cette aide comme normale." Ce qui peut conduire à des comportements excessifs tel que le fait de déposer un dossier sur votre bureau sans même y avoir jeté un coup d'Sil. Vous n'en développez alors que plus d'amertume face à tant d'ingratitudes.
"Globalement il faut éviter de tomber dans cette gentillesse serpillère qui nous fait tout accepter pour que les autres nous apprécient", recommande Sylvaine Pascual. Vous pouvez bien évidemment donner des coups de main à l'occasion mais devez faire faire comprendre que cela reste occasionnel et ne saurait devenir une habitude.
"300 pages? J'en ai pour 10 minutes" : Promettre l'impossible
Même avec les meilleures intentions du monde, promettre l'impossible et livrer peu est un comportement particulièrement négatif. Souvent, la déception de votre collaborateur sera à la hauteur des attentes qu'il a placées en vous. "Vous risquez de perdre sa confiance car il se dira que vous parlez beaucoup mais que vous n'assurez absolument pas derrière", confie Sylvaine Pascual.
Avant d'accepter une nouvelle mission, vous devez vous assurer que vous en avez les compétences. Clarté et honnêteté doivent rester vos mots d'ordre. "Si l'échéance vous parait impossible, vous ne devez pas hésiter à demander un délai supplémentaire", illustre Sylvaine Pascual. Votre collaborateur ou votre client doit savoir à quoi s'attendre au risque de dégrader votre relation en cas de mauvaise surprise.
"C'est à cause de lui qu'on s'est plantés" : Blâmer ses collègues
"Le refus de reconnaitre sa responsabilité est un comportement humain qui permet avant tout de se dédouaner par rapport à quelque chose qui n'a pas fonctionné", analyse Sylvaine Pascual. Blâmer ses collègues pour leurs erreurs n'en reste pas moins un comportement stérile qui ne permet à personne de progresser. "Plutôt que de pointer du doigt les erreurs d'untel, il vaut mieux réunir l'équipe pour analyser globalement les points d'amélioration", préconise Sylvaine Pascual.
Même individuellement, vous ne devez pas hésiter à faire votre autocritique, à identifier vos défaillances pour que vous puissiez apprendre de l'échec et vous améliorer. "Quoi qu'il en soit, résume Pascal Domont, la tendance à rechercher un bouc émissaire est néfaste car elle ne peut générer que de la défiance de la part du reste d'une équipe qui vous reprochera votre manque d'esprit collectif."
"Je me suis disputée avec mon mari" : Trop parler du perso
"On passe une majorité de son temps au bureau et il est donc inévitable d'être amené à parler de sa vie personnelle de temps en temps", affirme Sylvaine Pascual. Un tel comportement est tout à fait sain et permet même de renforcer les liens entre les collaborateurs.
Poussé à l'excès, il peut en revanche vite s'avérer néfaste pour vous mais aussi pour vos collègues. "Comme toujours, tout est une question d'équilibre, confirme Sylvaine Pascual. Il ne faut pas sans cesse ramener ses problèmes personnels sur le tapis." Vous ne devez pas oublier de délimiter une frontière entre votre vie de bureau et votre vie de famille.
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