Le Cameroun s est résolument engagé dans le développement du secteur de l'énergie, en vue d améliorer l'accès à l électricité dans les zones rurales et les grandes villes du pays, et d'accélérer l'intégration régionale.
Posant la première pierre du projet de construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar, le 3 août 2012, le président de la République, Paul Biya, s est félicité du rôle prédominant joué par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), dans la mise en Suvre du projet, et adressé «ses amitiés personnelles» à son président, Donald Kaberuka.
Le président Biya a également salué la Banque mondiale (BM), l Agence française de développement (AFD), la Banque de Développement des Etats de l Afrique Centrale (BDEAC) et la Banque européenne d investissement (BEI), qui ont contribué à la réalisation du projet.
Le projet, indique-t-on, s inscrit dans la dynamique de la stratégie d assistance de la BAD dans le pays, et permettra, non seulement d optimiser le potentiel hydroélectrique du Cameroun et de favoriser un meilleur accès des communautés urbaines et rurales à l énergie, mais de contribuer au renforcement de l intégration régionale et du climat des affaires.
«Ce barrage, d une capacité de 6 milliards de m3 d eau, permettra de régulariser le débit de la Sanaga, à moyen terme, d augmenter la capacité de production des centrales existantes comme Edéa et Song Loulou et, à plus long terme, de compléter l aménagement hydroélectrique de ce grand fleuve,» a déclaré le président Biya.
Il ajoute : «Le barrage a également déjà tenu une partie de ses promesses : la création d emplois, le développement de commerces de proximité et le désenclavement des populations du canton Képéré-Deng Deng.»
La BAD a investi au total 32,19 milliards de Francs CFA (soit 13,37%) dans le plan de financement du projet, dont le coût global s élève à 240,9 milliards de FCFA. Selon les autorités camerounaises, «la BAD est le premier partenaire du pays, dans le secteur de l énergie.»
Le financement du projet, dont la contrepartie nationale est assurée par le gouvernement, comprend la construction d un barrage réservoir destiné à «saturer, en période d étiage», la centrale de production de Song Loulou (335 MW). Sa réalisation permettra également d augmenter la production de la centrale d Edéa (224 MW), indique les experts de la BAD, qui révèlent également qu à terme, «ce barrage portera la puissance garantie des deux centrales, de 450 MW en 2010 à 729 MW en 2015».
De plus, une centrale hydroélectrique de 30 MW au pied du barrage sera construite et reliée à l usine thermique de Bertoua par une ligne de 105 km en 90 KV. Cette ligne sera étendue sur 200 km jusqu aux localités de Batouri et Abong-Mbang, de manière à fiabiliser la performance des systèmes de transport et de distribution et à étendre la fourniture de l énergie à 150 localités de la région de l Est une si bonne nouvelle pour le pays et la région, qui, selon le président Biya, «ne fera de la pénurie d électricité plus qu un mauvais souvenir.»
Les avantages induits du projet sont divers et multiples. De manière globale, souligne le représentant résident de la BAD au Cameroun, Racine Kane, «le projet améliorera les conditions de vie des ménages et renforcera la compétitivité globale de l économie camerounaise.»
La BAD estime à 3500, le nombre d emplois que va générer le projet. En plus, il permettra d étendre l accès à l électricité, d abaisser ses coûts de production et d attirer de nouveaux investisseurs. Par ailleurs, le projet va affecter les domaines comme l urbanisation, l éducation, la santé, la sécurité des biens et des personnes.
«Au plan de l intégration régionale, du fait de l accroissement de la disponibilité de l énergie électrique, le Cameroun sera dans une meilleure position d exporter de l énergie dans la sous région,» ajoute le chargé du projet, Jean-Baptiste Nguéma-Ollo. Dans ce contexte, révèle-t-il, «le projet prévoit l élaboration d un plan directeur des réseaux de transports de l énergie électrique aussi bien au niveau national que régional à travers les interconnexions avec les pays voisins.» Et de conclure : «Le Cameroun se ménage des chances d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement.»