« Mon rêve est de devenir docteur, pour soigner les enfants vivant dans des circonstances difficiles », dit Assan Coulibaly, 10 ans. Son père est décédé et elle vit maintenant avec sa mère, qui se débrouille avec le revenu d un petit métier. Assan a trois soeurs et un frère. Le fait d aider à la maison a eu pour conséquence de l empêcher de s inscrire à l école
Mais la Fondation Stromme Afrique de l'Ouest a mis en oeuvre une stratégie afin de réduire le nombre des enfants comme Assan qui a dû renoncer à l'école pour pouvoir travailler.
Continuer l'école est un défi pour beaucoup d'enfants, tout particulièrement chez les filles. Sans ce programme, mené en partenariat avec la Fondation Stromme, le Réseau d'appui et de conseil (RAC) et l'UNICEF, Assan aurait pu facilement se retrouver dans la rue, où elle aurait été exposée au travail dangereux, à la prostitution et aux trafics en tous genres.
Une éducation intensive
Le modèle de la Fondation Stromme développe l'accès à l'école grâce à un rattrapage scolaire accélé - neuf mois de formation intensive à l'intention des enfants âgés de 8 à 12 ans - pour les réintégrer dans le système éducatif formel en troisième et quatrième années d'école primaire.
Assan a bénéficié de cette formation qui est dispensée dans un centre communautaire de Bakarybougou, une banlieue industrielle de Bamako, la capitale.
Au Centre, les professeurs comme Aminata Diarra Coulibaly donnent des cours aux enfants qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'école. Assan vit dans des conditions vraiment difficiles. « Quelquefois elle me dit qu'elle n'a pas mangé », raconte Aminata. « C'est une fille vraiment intelligente et elle aime l'école ».
Assan raconte qu'elle était découragée à la pensée de rester dans la rue et de ne pas aller à l'école. Avant mon arrivée au Centre, J'était dans la rue. Je voyais mes camarades d'école et j'étais triste, dit elle. Mais avec cette formation intensive, ses progrès ont été énormes.
Assan s'est distinguée par son courage et son intelligence. « Pour une fille qui n'est jamais allée à l'école, en quatre mois elle est déjà capable de lire, écrire et compter. C'est impressionnant », explique le coordinateur du centre, Armand Douyow.
Assan a elle-même pris conscience de ses progrès ces quatre derniers mois. « Je suis très heureuse d'être à l'école. Ici, on nous apprend à lire, écrire et compter. Cela m'a permis de changer ma façon de voir les choses et de développer mon intelligence », dit-t-elle.
L'espoir d'un avenir meilleur
Le patenariat a rendu possible la mise en oeuvre d'une initiative liée appelé « le Projet de soutien à l'éducation des enfants au travail ou des enfants en danger » dans le District de Bamako et dans la Région de Kayes dans le nord-ouest du Mali. Cette initiative se focalise sur l'éducation d'un millier d'enfants vulnérables, dans le but d'intégrer au moins 75 pour cent d'entre eux dans le système formel après deux années scolaires.
Pour les enfants comme Assan, ces programmes offrent l'espoir d'un avenir meilleur.
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Un article de Minata Sissoko pour l'UNICEF.