Le cabinet Ernst & Young a récemment publié l'édition 2012 de son Baromètre sur l'attractivité de l'Afrique. Le rapport constate que le nombre de projets d'investissements directs étrangers (IDE) en Afrique a progressé de 27 % entre 2010 et 2011, mais que le continent reste perçu négativement par les investisseurs qui n'y sont pas encore implantés.
Des investissements directs étrangers (IDE) en hausse
De nombreux pays africains continuent à bénéficier d'une forte croissance économique, le nombre de projets d'IDE sur l'ensemble du continent a réalisé un bond de 27 % depuis 2010.
Cette excellente performance s'inscrit dans une tendance à long terme de croissance des projets d'IDE à un taux composé de presque 20 % depuis 2007 et de 153 % dans l'absolu depuis 2003.
Des solutions africaines émergent
Les Africains commencent à prendre les choses en main et deviennent maîtres de leur destin. Le leadership africain transparaît non seulement dans l'enquête d'opinion réalisée par Ernst and Young ; laquelle fait état d'une confiance et d'un optimisme grandissants chez les Africains, mais également dans les investissements intra-africains, qui augmentent à des rythmes de plus en plus rapides.
Sur la période allant de 2003 de 2011, le taux de croissance composé des investissements intra-africains dans de nouveaux projets d'IDE s'est élevé à 23 % (croissance de 437 % en termes absolus). Ce même taux de croissance est passé à 42 % depuis 2007.
Une perception extérieure décalée
Malgré ces évolutions majeures, l'attractivité de l'Afrique révèle la persistance d'un décalage entre ceux qui font déjà des affaires en Afrique, convaincus de la réalité d une croissance africaine émergente, et ceux qui n'y ont pas encore investi et qui continuent à assimiler spontanément le continent africain à l'instabilité, au conflit et à la corruption. Par conséquent, et en dépit de la forte croissance des projets d'IDE, l'Afrique est encore à la traîne par rapport à la plupart des autres régions lorsqu'il s'agit de séduire les investisseurs internationaux.
C'est un véritable fossé qui s est creusé entre perception et réalité. Car les faits sont bien différents : l'Afrique connaît réformes, progrès et croissance.
« Nous devons combler l écart entre ces deux perceptions du continent africain, rapprocher ces deux rives, en présentant d'autres réalités sur l'Afrique : des réalités de croissance économique et d'opportunités, de progrès démocratique et de développement humain. Nous devons bousculer les stéréotypes et démystifier l'Afrique. Nous devons réécrire les grands titres de l'actualité », notent Mark Otty, Managing Partner Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique d Ernst & Young et Ajen Sita, Managing Partner Afrique, dans l introduction du rapport.
Les défis qui restent à relever
Malgré les chiffres encourageants, force est de constater que le potentiel de l'Afrique ne sera pas pleinement réalisé avant que le continent ne surmonte trois défis de taille :
1. Changer la perception de la communauté internationale
L'Afrique est encore perçue comme instable, corrompue et généralement plus risquée que d'autres régions.
2. Accélérer l'intégration régionale
C'est l'élément central qui permettra d'accroître les niveaux d'investissement et d'échanges régionaux. L'intégration régionale facilitera grandement les activités commerciales transfrontalières et renforcera leur efficacité. Par ailleurs, elle créera des marchés avec une plus grande masse critique et plus de cohérence.
3. Combler le déficit en matière d'infrastructures
L'insuffisance des infrastructures est actuellement un facteur majeur du sous-développement de l'Afrique. Leur amélioration, par l'investissement dans les réseaux de transport, d'électricité et de communication, autant d outils concrets qui favorisent l'intégration régionale, aidera à accélérer et à soutenir la croissance et le développement de l'Afrique.
Pour aller plus loin, télécharger l intégralité du rapport « Un pont entre les rives » d Ernst and Young