Les technologies de l'information offrent des opportunités de croissance unique pour un dirigeant d'entreprise, à condition de savoir s'adapter.
Créer une entreprise dans le secteur informatique, c'est être constamment sur le fil du rasoir en jonglant entre croissance, rentabilité et opportunité. Cela implique du dirigeant une compétence technique, managériale qui se traduit au quotidien par une veille permanente et l'étude des business models de ses concurrents.
La grande spécificité des sociétés de services informatiques vient de la force de travail qu'elle implique. Les ressources humaines deviennent primordiales et le taux d'occupation de ses consultants un outil de mesure de la rentabilité de son entreprise.
L'éditeur, a contrario, se focalise à la fois sur le développement logiciel et le commercial / marketing. Une grosse partie de sa trésorerie servira à préparer l'avenir, c'est-à-dire de nouvelles fonctionnalités.
Les constructeurs, eux, placeront en priorité la gestion des stocks et les négociations avec leurs fournisseurs. Ces trois métiers différents ont toutefois un point commun : le produit part d'un besoin client pointu ou d'une rupture technologique. Dans un secteur à forte croissance, la capacité à prendre de l'avance sur ses concurrents et à s'en protéger s'avère généralement déterminante.
Pour ne pas se perdre dans les méandres de la création d'entreprise, voici les conseils des professionnels :
1°) Faire des économies sur les frais fixes : utiliser les services et les produits tout-en-un (Internet, téléphonie, location de matériel informatique), se lancer dans une pépinière d'entreprise ou à travers un réseau d'entreprises alliées.
2°) Ne pas hésiter à utiliser Internet comme un canal de vente direct, mais investir pour cela dans le marketing et la publicité pour faire connaître l'enseigne. Ce canal donne un premier contact avec l'international.
3°) Partir sur une activité de services pour ses premiers clients en réalisant des ventes sur mesure, puis approfondir son offre pour en tirer un besoin précis et générique. Cibler ensuite les intégrateurs qui agiront comme relais de vente indirect et participeront à la notoriété de la marque.
4°) Eviter de cibler trop large dès le début et de ratisser ainsi sur des terrains où les grands éditeurs mondiaux peuvent venir. Il est préférable d'être spécialiste au début, quitte à devenir généraliste par la suite. Les grands comptes ont tendance à limiter leur liste de fournisseurs au plus gros, ils sont donc difficiles à convaincre au début.
5°) Faire une veille permanente du marché : attente des clients, du secteur, positionnement de la concurrence, actualité des fournisseurs et apparition de nouvelles technologies. La réglémentation juridique et les organismes de standardisation doivent également faire partie de la veille du chef d'entreprise.
6°) Ne pas lésiner sur le marketing produit et le marketing stratégique, puis sur la communication. Il est important d'être vu et connu, surtout au début alors que les clients sont les plus réticents à s'engager avec un acteur de petite taille.
7°) La reprise d'entreprise, l'essaimage, la micro entreprise, l'entreprise individuelle ou être consultant indépendant représentent autant de solutions possibles dans la création d'entreprise. A noter que des organismes de recherche ou des universités soutiennent parfois des PME.
8°) Etre pessimiste lors de la réalisation de son business plan pour éviter les mauvaises surprises, surtout en partant d'un concept nouveau ou sur des technologies d'avant-garde. Il est nécessaire de prévoir le temps d'adoption du marché.
9°) Budgéter un coût humain important du fait de la recherche et développement et de l'activité services importante. Prévoir en conséquence les financements qu'il faudra à l'entreprise pour se développer ou attaquer de nouveaux secteurs. Pour rappel, le salaire brut annuel d'un ingénieur débutant se situe entre 30 et 35 Keuros par an, soit 50 Keuros en incluant les charges patronales.
10°) Aller vite. Sur un secteur où les technologies peuvent aboutir à de nouveaux marchés de plusieurs milliards de dollars en seulement 5 ans.
11°) En tant que dirigeant, ne pas hésiter à se former à la technique, au management, au ressources humaines, à la partie commerciale & Dès que possible, s'entourer d'hommes et de femmes d'expériences dans la gestion d'entreprise, d'avocats, d'experts comptables et de directeurs financiers.
12°) Garder la tête froide en sortant de son entreprise, en rencontrant d'autres dirigeants, des analystes ou des coachs. Utiliser des tableaux de bord pour obtenir des données objectives sur l'état de santé de son entreprise
13°) Si la société se lance dans l'édition logicielle, penser à l'international dès la création du business plan. Une fois installé et reconnu sur le marché français, à partir d'1 million d'euros de chiffre d'affaires annuel par exemple, sortir des frontières françaises.
14°) Ne pas être trop pressé : les 5 premières années sont les plus dures. Il faut être source de motivation pour ses salariés et fédérer son équipe de management pour garder son entreprise soudée, même dans la difficulté.
15°) Etudier régulièrement les possibilités de fusions et d'acquisitions. Le marché des TIC se consolide et les opportunités ne sont pas rares. Parfois, il est préférable de s'allier pour aller plus vite, quitte à perdre une partie des parts de son entreprise.
16°) S'intéresser très tôt à la rentabilité de son entreprise. Le chiffre d'affaires et le résultat net constitue la crédibilité de la petite entreprise aussi bien auprès des banques, des capitaux risqueurs que des clients. Garder un Sil dessus pendant les périodes de forte croissance.
17°) Envisager la possibilité de s'adosser à de grands éditeurs pour répondre à une problématique qu'ils ne souhaitent pas couvrir. Attention cependant à prendre de l'indépendance par la suite pour ne pas se retrouver coincer par la suite.
18°) Etre proactif en matière de protection de la propriété intellectuelle. Vérifier que son produit ne viole pas de brevets sur le territoire auquel il s'adresse. Protéger ses produits et vérifier que personne ne vient les copier.
19°) Se faire aider dans la rédaction de son business plan et de la façon de vendre son projet. S'il est nécessaire d'y consacrer beaucoup de son temps, le business plan n'est pas figé. Cette première ébauche devrait souvent s'adapter à la réalité du marché par la suite.
20°) Bien cadrer ses contrats de licences pour éviter les mauvais payeurs mais aussi pour définir les responsabilités des différentes parties.